1 Le projet Aster sur les terres rares en Europe s'achève. Quel en était le but ?
BRGM Soutenu par l'Agence nationale de la recherche, le projet a été conduit par le BRGM, BIO by Deloitte, Solvay, l'université Paul-Sabatier de Toulouse et l'Institut LaSalle Beauvais. Le but était de mener une analyse systémique des flux et stocks de certaines terres rares en Europe. Le projet a porté sur des substances sur lesquelles des tensions existent et qui entrent dans la composition de produits potentiellement recyclables. D'abord, les lampes fluorescentes pour l'yttrium, l'europium et le terbium. Ensuite, les aimants permanents pour le praséodyme, le néodyme et le dysprosium. Ils ont une multitude d'applications : éoliennes, véhicules électriques et hybrides, téléphones mobiles… Enfin, pour le néodyme et le praséodyme, les batteries nickel-hydrure métallique utilisées dans les caméras, les ordinateurs ou les voitures hybrides.
2 Quels sont les risques d'approvisionnement ?
L'analyse suggère que les risques réels concernent un nombre limité de terres rares : surtout le néodyme, le praséodyme et le dysprosium. Les tensions seront d'autant plus importantes que la Chine sera en situation de monopole pour leur fourniture. Une crise comme celle de 2010-2011 ne peut pas être exclue si les projets d'exploitation hors Chine, notamment aux États-Unis ou en Australie, se révèlent non viables. Si la Chine a mis un terme à ses quotas d'exportations, elle va bientôt instaurer une nouvelle taxe qui pourrait de nouveau avoir une influence sur les prix.
3 Existe-t-il une alternative ?
Oui, réduire les quantités de terres rares consommées ou les remplacer par d'autres substances. Par exemple, les leds en utilisent beaucoup moins que les lampes fluorescentes. Il y a aussi le recyclage. Dans le projet Aster, on estime à environ 15 tonnes par an la quantité de terbium recyclé en Europe en 2020. Et à 170 tonnes par an, le néodyme recyclé à partir des aimants permanents. Mais la collecte sélective sera un facteur limitant. Les quantités recyclées ne suffiront pas. Il faut donc regarder les ressources primaires disponibles. Il en existe en Suède et au Groenland. En France, par contre, le potentiel semble trop faible.