« Au total, 75 000 années de vie en bonne santé sont perdues chaque année dans l’agglomération, dont 44 000 à cause de troubles du sommeil, 30 000 de la gêne et le reste du fait d’infarctus ou d’acouphènes. Soulignons en outre que le bruit routier est responsable de 84 % des impacts, même si la méthode a tendance à minimiser ceux du bruit aérien », précise Fanny Mietlicki, la directrice de Bruitparif.
Les auteurs ont mis en oeuvre pour la première fois à cette échelle une méthode de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’appuyant sur le c alcul des Daly (« DisabilityAdjusted Life Years » ou « années de vie en bonne santé perdues »). La quantification s’effectue notamment grâce aux données sur l’exposition au bruit de la population fournies par les cartes stratégiques du bruit (CSB), enfin consolidées pour l’agglomération parisienne (au sens Insee, couvrant une grande partie de l’Île-de-France).
Ce travail permet de rappeler l’impact réel des nuisances sonores sur la santé publique. « Les maires ont désormais conscience des conséquences sanitaires de la pollution de l’air. Pas forcément de celles du bruit, alors que les actions locales sont particulièrement pertinentes pour cette question », remarque Fanny Mietlicki.
Alors qu’une commission d’enquête sénatoriale a chiffré, en juillet, à au moins 100 milliards d’euros le coût économique annuel de la pollution de l’air en France, cette nouvelle étude s’essaie aussi à une telle quantification en s’appuyant sur la méthode du « consentement à payer ». Résultat : une facture de 3,8 milliards d’euros pour l’agglomération parisienne. Une première estimation qui pourra être complétée en 2016 par une étude du Conseil national du bruit sur les aspects économiques liés à la non-qualité des environnements sonores.FTLe site de BruiparifLe site de l’Observatoire régional de santé Île-de-France