D’après un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié ce lundi 29 octobre, 600.000 enfants par an sont victimes de la pollution atmosphérique dans le monde.
« Plus de 90 % des enfants dans le monde respirent un air toxique chaque jour », alerte ce lundi 29 octobre l’OMS dans un nouveau rapport. Celui-ci estime que 93 % des enfants âgés de moins de 15 ans « respirent un air tellement pollué que leur santé et leur développement sont gravement menacés ». Ainsi, en 2016, environ 600.000 enfant sont décédés des suites d’infections aiguës des voies respiratoires.
Par ailleurs, le rapport souligne que les femmes enceintes exposées à un air pollué sont plus susceptibles de donner naissance prématurément. L’exposition prénatale à la pollution atmosphérique aurait également « un impact sur le neurodéveloppement et la capacité cognitive, il peut aussi déclencher l’asthme et des cancers infantiles », précise l’OMS. Pour rappel, un rapport de l’Inserm affirmait déjà en mai dernier que l’exposition des femmes enceintes aux particules fines était néfaste pour les fœtus.
Une exposition accrue dans les pays les moins développés
Les enfants respirent plus rapidement que les adultes et sont donc plus vulnérables aux effets de la pollution : « ils absorbent ainsi plus de polluants », explique l’OMS. Ils sont également plus près du sol, « où certains polluants atteignent des concentrations maximales, à un moment où leur cerveau et leur corps sont encore en développement », est-il précisé. Enfin, les pollutions liées aux combustibles domestiques (bois, kérosène, chauffage, éclairage) les atteignent également. « La pollution de l’air domestique combinée à la pollution de l’air extérieur causent plus de 50 % des infections aiguës des voies respiratoires inférieures chez les enfants de moins de cinq ans dans les pays les moins développés », souligne l’OMS.
Dans ces pays, ce sont en effet 98 % des enfants de moins de cinq ans qui sont exposés à des niveaux de concentration de PM2,5 supérieurs aux recommandations de l’OMS. Dans les pays développés, ce pourcentage passe à 52 %.
Politique sanitaire et promotion des énergies renouvelables
« L’OMS soutient la mise en œuvre de mesures de politique sanitaire telles que l’accélération du passage à la propreté des combustibles et technologies de cuisson et de chauffage, mais aussi des mesures qui encouragent le recours à des transports plus propres, de rénovation énergétique, d’urbanisme (…) et de gestion des déchets municipaux », indique Maria Neira, directrice du département de la santé publique et de l’environnement de l’OMS. Il s’agit également de « réduire la dépense excessive à l’égard des combustibles fossiles dans le bouquet énergétique mondial, d’investir dans l’amélioration de l’efficacité énergétique et de promouvoir les énergies renouvelables », souligne le rapport.