L’avis rendu le 4 avril dernier par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) relatif à l’opportunité d’une désinfection de la voirie, appelle les collectivités territoriales à ne pas mettre en œuvre de telles pratiques.
Dans le cadre de la lutte contre le virus Covid-19, le ministère de la santé a saisi, le 26 mars dernier, le HCSP « afin d’expertiser si la désinfection de tout ou partie de l’espace public était opportune au regard du bénéfice attendu de cette pratique et des risques associés, qu’ils concernent le public, les travailleurs ou l’environnement ». Cet avis appelle les collectivités territoriales à ne pas mettre en œuvre une politique de nettoyage spécifique ou de désinfection de la voirie, et à continuer d’assurer le nettoyage habituel des voiries et du mobilier urbain avec les équipements de protection habituels des professionnels.
Les produits de désinfection utilisés par certaines collectivités pour la désinfection des rues dans le contexte de l’épidémie du Covid-19, contiennent en effet des substances nocives pour la santé et l’environnement. Après ruissellement, ces produits sont dispersés dans l’environnement et via les réseaux de collecte des eaux pluviales ou d’assainissement. « Leur impact, mais aussi celui des substances nocives associées à leur dégradation, pourrait donc dépasser la seule désinfection de rue », souligne le gouvernement. Par ailleurs, « l’usage massif de produits désinfectants peut favoriser l’apparition d’espèces résistantes : c’est ce qui a été constaté pour d’autres produits chimiques comme les anti-moustiques dans de nombreux pays, ou encore en Europe avec le développement de l’anti-biorésistance », ajoutent les ministères.