C’est un constat alarmant que dévoile Respire dans une nouvelle étude. D’après l’association, malgré l’amélioration des niveaux de pollution sur l’ensemble des polluants, « 100 % et 93 % » des 12.000 établissements scolaires en Île-de-France dépassent toujours les recommandations de l’OMS en matière de particules fines (PM2.5) et de dioxyde d’azote (NO2), deux polluants dangereux pour la santé.
Cette nouvelle étude fait suite à la révision des recommandations de l’OMS. Pour rééditer son inventaire des établissements scolaires exposés à la pollution de l’air en Île-de-France de 2019, Respire a analysé les niveaux de polluants aux abords de 12.000 établissements franciliens entre 2013 et 2019. Résultats : seule la pollution aux particules PM10 se serait améliorée en six ans avec une multiplication par 6 du nombre d’établissement situés au-dessous des seuils recommandés par l’OMS. Néanmoins, 100 % et 93 % des établissements analysés dépassent toujours les seuils en matière de PM2.5 et de NO2 en 2019.
Paris, un territoire toujours marqué par la pollution de l’air
L’exposition à ces polluants serait davantage marquée à Paris et dans la petite couronne. D’après l’étude en 2019, 1 % des établissements de la grande couronne, 3 % de ceux présents dans la petite couronne et 16 % des établissements situés à Paris dépassent d’au moins quatre fois la recommandation de l’OMS sur le dioxyde d’azote.
Pareillement pour les concentrations de PM2,5. Malgré une amélioration constatée depuis 2013, 100 % des établissements scolaires sont au-dessus des recommandations de l’OMS de 2021. Une concentration plus observée dans Paris et la petite couronne (Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis, Hauts-deSeine) qui recensent une majorité d’établissements avec un air « mauvais ».
Crédit : Respire
« Plus on s’éloigne de Paris et moins les niveaux de pollution sont importants pour l’ensemble des polluants mesurés. […] il est donc d’autant plus important de lutter en priorité contre la pollution de l’air au niveau de Paris et de la petite couronne, qui correspond au périmètre d’application de la zone à faible émission », commente Respire dans un communiqué.
Cinq recommandations pour lutter contre la pollution de l’air
Face à cette situation alarmante, Respire formule cinq recommandations afin d’améliorer la qualité de l’air. Premièrement, l’association appelle l’Etat à établir un plan d’actions national pour lutter contre cette pollution aux abords des établissements scolaires. Parmi les actions identifiées, le financement des dispositifs de renouvellement de l’air, lancement d’appels à initiatives pour généraliser les rues scolaires, et des campagnes de sensibilisation et de prévention sur les maladies respiratoires chez l’enfant en lien avec les agences régionales de santé.
Respire conseille ensuite de réduire le trafic routier aux abords des établissements scolaires par des aménagements de piétonisation et de rues aux écoles, l’intensification de la zone à faible émission (ZFE) et la création de zones à trafic limité (ZTL). L’association recommande également de renforcer les politiques de réduction des émissions de PM2,5 issues du chauffage urbain (cheminées), et des activités agricoles et industrielles. « Une attention particulière doit être apportée sur le chauffage au bois, utilisé par 800.000 ménages en Ile-de-France et très émetteur de particules fines », ajoute Respire.
L’association préconise l’intensification des installations de capteurs de CO2 et des purificateurs d’air pour favoriser le renouvellement de l’air dans les salles de classes. Enfin, de généraliser les micro-capteurs à l’intérieur et à l’extérieur des écoles pour accroître la surveillance de la qualité de l’air.