L’entreprise américaine Chemours a annoncé fin février la fermeture de son site à Villers-Saint-Paul, près de Creil, dans l’Oise, au mois de juin. La société de chimie était pointée du doigt pour ses rejets de PFAS dans l’eau.
Le site de Villers-Saint-Paul, qui produit notamment des éléments pour de la mousse anti-incendie, avait été épinglée par l’ONG Générations Futures en mars 2024. L’association avait détecté une hausse de la concentration des polluants éternels (PFAS) dans la rivière Oise, au niveau de la plateforme chimique de l’entreprise.
La décision, provenant du siège américain, a provoqué un choc. Elle conduira à la fermeture totale du site dès le mois juin, et au licenciement des 59 salariés. D’autant plus que Chemours avait au contraire pour projet d’étendre son activité. En janvier 2024, la société avait reçu une autorisation pour fabriquer des membranes utilisées pour la production d’hydrogène vert.
Selon le média Le Parisien, les restrictions européennes sur les produits contenant des PFAS seraient à l’origine de cette décision de l’entreprise. Générations Futures dénonce une réaction "hypocrite". "Le projet de restriction sur les PFAS en Europe prévoit que la restriction (dont les détails ne sont pas définitivement fixés !) serait effective dès 2026/2027", réagit l’ONG dans un communiqué de presse, qui précise également que "des dérogations temporaires [...] pouvant s’échelonner jusqu’à une douzaine d’années" sont prévues." "Nous dénonçons l’attitude de cette entreprise, ajoute l’ONG. [...] Elle abandonne soudainement les salariés du site à leur sort, ajoute l’ONG. Cette attitude rappelle celle de l’entreprise Solvay de Salindres, dans le Gard, où l’entreprise a également décidé de fermer brutalement son site après la révélation de rejets de PFAS importants".