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RECYCLAGE

La prime verte gagne du terrain

PUBLIÉ LE 1er MAI 2009
LA RÉDACTION
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Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
Le magazine pour les acteurs et décideurs du développement durable et des métiers de l’environnement.
Faire varier la rémunération de ses collaborateurs en fonction de la consommation d'énergie, d'eau ou de la quantité de déchets : inexistante il y a quatre ans, l'idée fait son chemin dans les entreprises. Les exemples recueillis montrent cependant que cette stratégie n'est liée ni à la taille de l'entreprise, ni à son engagement environnemental. Cette prime exprime la volonté de dépasser un affichage de façade sur le développement durable (DD) en agissant sur le « nerf de la guerre ». « La traduction en termes financiers donne de la crédibilité aux engagements RSE (responsabilité sociale de l'entreprise, NDLR) qui fleurissent un peu partout », relève Agnès Rambaud, du cabinet Des enjeux et des hommes. Parce qu'il concerne l'ensemble du personnel, l'accord d'intéressement forme le cadre privilégié lorsqu'une entreprise veut intégrer des critères de performance environnementale dans son dispositif de rémunération variable. Mais les questions pratiques ne manquent pas de vite se poser en particulier sur les critères à prendre en compte : combien et lesquels ? EDF a choisi d'en introduire trois dans son dernier accord 2008- 10 : la moindre consommation d'énergie dans les bâtiments, l'adhésion au PDE et le taux de valorisation des déchets valorisables. Même nombre dans les usines de Renault qui prennent en compte le tri des déchets et les consommations d'énergie et d'eau. La PME alsacienne Sojinal a poussé jusqu'à sept (lire encadré). Une addition hétéroclite, pas toujours bien perçue et qui fait souvent privilégier un seul indicateur. Lequel choisir alors ? Les entreprises pionnières ont eu tendance à retenir celui susceptible de fédérer tous les salariés et représentant une marge d'amélioration suffisamment conséquente. « À la renégociation de l'accord, en 2006, nous étions déjà parvenus à 90 % de valorisation matière des déchets et avions réduit la consommation d'eau de 30 % en cinq ans. L'électricité, en revanche, présentait un fort potentiel de progrès », se souvient Georges Blanck, directeur du DD des champagnes Moët & Chandon. Autre maison du groupe LVMH, les cognacs Hennessy avaient travaillé sur la consommation d'énergie depuis leur bilan carbone en 2002 et pratiquent le tri sélectif depuis 1998. « Nous pouvions par contre réduire la production de déchets à la source et le choix s'est porté sur la consommation de papier, geste mobilisateur pour tous », relève la responsable environnement Sophie Gourbat. C'est aussi pour son caractère transverse que JM Bruneau (groupe 3 Suisses) a choisi la consommation électrique. « Même si les gisements d'économie varient d'un service à l'autre, cet enjeu peut être partagé des bureaux à la logistique en passant par le centre d'appels. Et le salarié peut le reprendre à son compte une fois revenu chez lui », estime Alain Cheille, directeur environnement de la société de fournitures de bureau. Une autre raison explique le consensus sur l'énergie : la facilité de mesure. Ce sont aussi les « consommations physiques » que retient Alstom au stade actuel de sa réflexion sur l'intégration de critères verts dans ses prochains accords. Mais leur mesure ne coule pas forcément de source. Pour aboutir à un résultat fiable, Moët & Chandon a estimé devoir créer sa propre unité : le kilowattheure pour 1 000 équivalents bouteilles. « Entre la grappe de raisin dans le vignoble, les hectolitres à la vinification et le nombre de bouteilles au conditionnement, les bases de calcul varient d'un stade d'activité à l'autre. Il fallait donc les convertir en un indicateur commun », explique Georges Blanck. Le transport, a contrario, apparaît plus difficile à prendre en compte. JM Bruneau envisage toutefois d'ajouter les rejets de CO2 dans son prochain accord. Ils n'y figurent aujourd'hui qu'à titre indicatif, le bilan carbone de 2008 étant jugé trop récent pour constituer une base solide. Une fois l'unité de mesure choisie, reste à fixer les objectifs chiffrés et à définir la règle de leur révision. Elle est claire chez Moët & Chandon : stabiliser la consommation électrique au niveau réel mesuré l'année précédente, « car le maintien de la performance est déjà une performance en soi dans une entreprise en croissance », selon Georges Blanck. Quand elles ont assez d''expérience pour dresser un bilan sur deux ou trois ans, les entreprises interrogées ont presque systématiquement choisi de lier une part de l'intéressement au respect des objectifs de DD. Elle représente entre 10 et 15 % du total. Heureux hasard pour masquer la chute des stock-options, celle des résultats financiers ou encore des augmentations de salaire dérisoires ? Non, assurent-elles. Les objectifs ne sont pas fixés de façon complaisante. Pour preuve, ils ne sont pas toujours atteints. Mais l'accord d'intéressement ne constitue pas la voie unique. Des entreprises concentrent leurs incitations sur les dirigeants, censés donner l'exemple. Rhodia est parti du plus haut : son P-DG, Jean-Pierre Clamadieu, est à ce jour l'unique salarié dont une part (10 %) de la rémunération variable est conditionnée au respect des engagements RSE tels que revus et déclinés en 44 bonnes pratiques depuis la fin de 2007. « La généralisation aux 250 cadres dirigeants dans le monde pourrait intervenir d'ici à trois ans », estime Jacques Kheliff, le directeur du développement durable du groupe chimique. Chez Nature & Découvertes, la prime semestrielle de 1 000 euros des 75 directeurs adjoints de magasins repose à 75 % sur le respect d'objectifs environnementaux - et à 25 % pour les directeurs. Son versement est également lié à celui de la prime accordée ou non au « réseau vert » des salariés sentinelles, selon les émissions de CO2, la valorisation des déchets et le respect des objectifs de la norme Iso 14001 dans les points de vente. Aux entreprises tentées par l'expérience, la consultante Agnès Rambaud suggère quand même de cibler les « fonctions stratégiques, comme les achats ou le marketing, pour inciter aux achats écoresponsables ou à l'écoconception des emballages ». En somme, l'histoire de la relation entre rémunération et DD reste largement à écrire.


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