L'incompréhension règne à Sud Rhône Environnement (SRE). Le syndicat, basé dans le Gard, desservant 100 000 habitants, a vu son projet de surtri des plastiques recalé par Eco-Emballages. Motif : il ne prévoit pas d'investir pour moderniser son centre et son tri coûterait trop cher – pourtant moins de 100 euros la tonne, selon SRE. Les élus ont toutefois décidé d'engager l'extension du tri des plastiques. Pour deux raisons, énonce Frédéric Lamouroux, directeur du SRE : « D'une part, certaines intercommunalités ont des communes aussi bien au SRE qu'au Sitom Sud Gard qui a été sélectionné pour l'extension et dont le centre se trouve à 25 km de chez nous. Pour les élus, il n'est pas question d'opérer des différences de traitement entre voisins. D'autre part, il est primordial pour nous d'extraire les emballages des ordures résiduelles. Car, sinon, ils polluent notre compost issu du tri mécano-biologique. » Pour ce faire, le centre du SRE va passer en tri négatif, où les agents n'extraient que les refus. Cela économise 266 700 gestes par trieur et par an en moyenne, indique le SRE. Les films y sont déjà retirés, à la main, depuis 2000, à hauteur de 1 kg par an et par habitant. Le délégataire Ecoval 30 (Futuren) doit aussi rallonger un tapis et élargir un box, pour un coût d'environ 50 000 euros. Le SRE compte envoyer ses plastiques en mélange à Paprec. Prestataire du Sitom, le groupe reprend déjà le PEHD, les pots et barquettes de SRE. Du fait de l'absence de soutien d'Eco-Emballages, l'investissement dans un ouvre-balles est abandonné, « ce qui rend l'opération de surtri plus manuelle », relève Frédéric Lamouroux. Et plus chère. Si le projet avait été retenu, le syndicat envisageait un coût de 30 euros la tonne pour le transport et le surtri. Un nouveau chiffrage est en cours. Seul le modèle financier pourrait faire reculer les élus. La collectivité espère que les économies réalisées sur les résiduels compenseront les coûts supplémentaires du tri des emballages. C.C.