S'il est un lieu où les REP peuvent gagner en efficacité, c'est la déchèterie, à en croire les débats qui se sont tenus lors du colloque d'Amorce sur ces filières, organisé à Paris, le 10 février 2016. Des contenants qui débordent au trafic engorgé de véhicules de collecte, sur le terrain, les agents sont les premiers à pâtir d'un manque de coordination. Grégory Antoine, du syndicat vosgien SMD, pointe « des retards de collecte » dans la filière des meubles. Jean-Pierre Dauphin, vice-président du Smictom Sud-Est Ille-et-Vilaine, déplore d'avoir « attendu un an avant de voir un commercial d'Eco-mobilier ». Alexandre Breuil, responsable traitement et valorisation matière au Grand Lyon, fait état de « l'absence de lien entre l'agent de déchèterie et l'opé-rateur de collecte mandaté par l'éco-organisme ». Pour les meubles, « le tri par fonction, et non par matériau, est assez facile, estime-t-il. Mais le transport optimisé est difficile ». Eco-mobilier y trouve aussi à redire. En témoigne son directeur du développement, Éric Weisman : « Parfois, nous collectons des bennes avec des tonnages inférieurs à ce que l'on attend, soit 1,6 ou 1,7 tonne au lieu de 2 tonnes. Nous le signalons au gardien, pour qu'il veille à bien gérer les demandes d'enlèvement. Mais cela arrive de façon ponctuelle, souvent au démarrage de filière. » Guillaume Dupa-ray, d'Eco-systèmes, indique que « les demandes d'enlèvement occasionnelles au-delà de deux semaines à l'avance ne seront plus planifiables. Cette mesure ne concerne pas les points d'enlèvement qui font l'objet de ramassages récurrents automatiques paramétrés dans [notre] portail. » Aux yeux de Xavier Jodar, de Bordeaux Métropole, la qualité du service rendu aux usagers est au centre des enjeux. « Nous n'avons aucun moyen de faire remonter le taux de non-enlèvement à l'année ou une baisse du taux de réactivité », souligne-t-il. « Dans l'extranet, vous aurez des fonctionnalités pour signaler plus facilement les dysfonctionnements », promet Éric Weisman. « Peut-être faut-il formaliser le travail entre l'exploitant de déchèterie et l'opérateur chargé de l'enlèvement », suggère René-Louis Perrier, président d'Ecologic et de l'Ocad3e. Il pourrait aussi revenir à la collectivité de coordonner les interventions sur ses sites. C.C.