Le groupe européen détenant une dizaine d'entreprises consacrées au recyclage de déchets métalliques, plastiques ou dérivés du pétrole, affiche pour le 1e semestre 2016, un résultat net en retrait à 1,1 million d'euros contre 1,5 sur le 1er semestre 2015. Pour autant, les investissements se sont poursuivis sur l'activité métaux et alliages avec l'intégration d'un 3e four chez Affimet Regeal et le démarrage de la nouvelle installation industrielle chez mLego d'ici à la fin de l'année.Aurea mise sur la fabrication de produits à forte valeur ajoutée, garants d'une compétitivité sur des marchés à l'export (plus de 50 % du CA en moyenne). Malgré les fluctuations défavorables des cours des métaux depuis le printemps 2015, ces usines conservent leurs marges et sont promises à des résultats satisfaisants pour 2016 et 2017. Sur le segment des plastiques, l'activité pâtit de forts écarts de prix des résines vierges, en particulier sur le PVC. Les usines Broplast et Rulo recycling soutiennent toutefois leur activité grâce à un travail à façon, estimant qu'il y a trop de risques à développer le recyclage à partir de déchets post-consommation. Il y a un vrai travail à mener au niveau des centres de tri, souligne Joël Picard, pdg d'Aurea, y compris pour d'autres gisements, comme les canettes en aluminium, recyclées en partie chez Regeal. Si certaines activités de niche dans le recyclage des pneumatiques (Roll Gom) continuent de donner satisfaction avec une production annuelle de 15 000 pièces et un CA de 70 % à l'export, d'autres activités ont impacté les résultats d'Aurea.C'est le cas d'Eco Huile, usine historique du groupe et l'un des principaux régénérateurs des huiles noires de moteur en France. D'une capacité de 125 000 t/an, l'usine de Lillebonne est fermée depuis le printemps dernier. En cause : l'effondrement du prix du pétrole, ne rendant plus rentable le traitement des huiles. Cet été, l’État décide de s'en mêler en imposant une collecte payante provisoire pour rééquilibrer la filière, mais le syndicat des garagistes s'y oppose. Aujourd'hui, les choses semblent rentrer doucement dans l'ordre. Les collecteurs sont obligés de signer un accord avec la régénération française. Une réunion interministérielle doit se dérouler fin octobre pour fixer un quota d'huiles à régénérer dans l'hexagone qui pourrait atteindre 150 000 t/an.Le site de Hg industries, spécialisé dans le traitement des déchets mercuriels (RR n° 15-2016) est aujourd'hui fermé. Pour rappel, Aurea avait reçu l'autorisation des pouvoirs publics de racheter ce terrain ayant appartenu à un recycleur d'écrans TV qui avait stocké ses produits en toute illégalité entraînant une pollution avérée. Aujourd'hui, changement d'attitude de l'administration qui freine des quatre fers le lancement de Hg industries, malgré toutes les études d'impact précédentes validées par l'administration elle-même. Le groupe Aurea se sent floué dans cette affaire et poursuit les pouvoirs publics en justice.