Le lieu reste tenu secret. On sait juste que cela se passe dans le Sud de l'Allemagne. Veolia a dévoilé début février à la presse la mise en service en 2016 d'une unité de recyclage de métaux précieux issus des cartes électroniques. Associée à une start-up allemande, Veolia se diversifie dans la valorisation des DEEE en récupérant ces métaux à forte valeur ajoutée (or, argent, cuivre et quelques terres rares).« Aujourd'hui, nous bâtissons cette activité autour du recyclage de métaux précieux, assure Patrick Labat, responsable de la zone Europe du Nord pour Veolia. Demain nous pourrons aller chercher les terres rares contenues dans les cartes. Car le procédé n'est pas de tout mettre dans un four sans distinction, nous nous appuyons sur des procédés de séparation brevetés qui vont permettre de récupérer plusieurs matériaux stratégiques ». Cela prendra du temps, mais il s'agit d'un enjeu industriel et économique considérable, souligne Patrick Labat.Après trois ans d'essais, le site a pu traiter l'an dernier 600 tonnes de cartes et devrait d'ici à 2018 doubler cette capacité. Sachant qu'une tonne de cartes électroniques représente l'équivalent de 120 g d'or, le site a ainsi pu sortir quelque 70 kg d'or en 2016 et passera à terme à 150 kg. Concernant les autres métaux, l'argent est cinq fois plus présent tandis que le cuivre y est 100 fois plus. L'idée est de pouvoir traiter des gisements de cartes provenant de toute l'Europe. Le secteur rassemble déjà des groupes renommés comme Umicore en Belgique, Boliden en Suède. En France, les entreprises Terra Nova et Bigarren Bizi essaient à leur échelle de se faire une place.