Ce mercredi 28 novembre, la Fédération professionnelle des entreprises du recyclage (Federec), la Confédération des métiers de l’environnement (CME) et la Fédération nationale des activités de dépollution et de l’environnement (Fnade) ont tenu une conférence de presse sur la conjoncture des filières de recyclage pour l’année 2019. Selon les professionnels, le secteur fait face à une crise « sans précédent » : le manque d’exutoires pour les déchets résiduels issus du traitement des déchets des entreprises et la requalification de certains taux de TGAP.
« Dans certaines régions, les capacités annuelles autorisées en stockage et en incinération sont atteintes et ces installations ne peuvent plus accueillir de nouveaux tonnages d’ici la fin de l’année 2018 », alertent les professionnels sur le salon Pollutec, ce mercredi 28 novembre. « Faute de solution, les tonnes s’accumulent et certaines filières de recyclage sont mises à l’arrêt », poursuivent-ils. Cette situation fait notamment suite à la décision du gouvernement chinois en juillet 2017, de mettre fin à l’importation de certaines matières premières de recyclage. « Celle-ci continue d’impacter les entreprises du recyclage, avec une baisse des cours et la nécessité pour ces entreprises de trouver des solutions alternatives dont le modèle économique n’est pas encore atteint », estiment en effet les fédérations professionnelles.
Le président de la Fnade, Philippe Maillard, estime que « les conditions d’atteinte des objectifs fixés dans le cadre de la feuille de route pour l’économie circulaire (FREC), ne sont pas réunies ». Pour lui, par exemple, « l’objectif de diminution du stockage à 25% en 2025 devrait être une conséquence de mesures concrètes de valorisation et de recyclage ». L’atteinte de ces objectifs « demande effectivement des moyens, qui ne sont pas pour l’instant fournis », martèle-t-il. Le président de la Fnade souligne qu’il s’agit d’un « moment charnière pour le développement du bloc industriel nécessaire à l’atteinte des objectifs de la FREC ». Il évoque par ailleurs la nécessité d’agir en amont : tarification incitative ou encore augmentation de l’intégration de matières recyclés dans la conception de nouveaux produits. « Plus on encouragera l’intégration de matières recyclées, et plus on poussera les filières », conclut Philippe Maillard.
Créer les conditions favorables au développement des capacités de tri
Les professionnels demandent donc au gouvernement de prendre des « orientations nécessaires » : notamment la création de conditions favorables au développement des capacités de tri, de recyclage et de préparation des matières « en décloisonnant la réception des refus de tri dans toutes les régions en vue de sa réincorporation dans l’industrie, de valorisation organique et de la filière CSR » ; ou « la suppression des conséquences induites par la circulaire du 7 juillet 2018 quant à l’application du taux de TGAP de 151€/tonne tant que les centres de tri performants ne sont pas labellisés », est-il précisé.
Par ailleurs, dans le cadre de la FREC, les recycleurs demandent notamment au gouvernement de déployer des mesures relatives à la prévention et au tri à la source des déchets (tarification incitative pour les déchets de ménages, suivi des obligations pour les entreprises) ; « le développement et la pérennisation des débouchés pour les matières premières de recyclage et la création de vraies filières industrielles » ; « la participation des industriels de la CME à la gouvernance des filières REP » ou encore « la mise en place d’un système simple et efficace pour l’extension de la filière REP emballages ménagers aux emballages professionnels qui garantisse le maintien des relations B to B existantes ».