« Nous aimons nous présenter comme le "blablacar" des déchets », lancent ironiquement les deux cofondateurs Romain Treussard et Maxence Courbe. Leur solution est simple : l’usager publie une annonce sur le site de Waster en précisant son code postal, la description de l’encombrant dont il veut se débarrasser (volume, poids), ses disponibilités ainsi que l’adresse de collecte. Les collecteurs potentiels définissent un prix, fixé par défaut à zéro euro, puis s’arrangent avec le producteur du déchet sur les modalités avant d’entamer leur tournée, qui a pour point d’arrivée, la déchèterie.
Réagir à la disparition de la collecte en porte à porte
L’idée est venue au deux cofondateurs en 2017, à l’occasion d’un déménagement. « Nous nous sommes aperçus qu’il n’existait aucune réponse digitale pour les services d’encombrants et après avoir étudié le marché, nous avons conclu que le monde des déchets n’était pas encore assez attractif pour le monde digital », souligne Romain Treussard. L’occasion de développer une solution « gagnant/gagnant » pour les usagers et les collectivités. « Une problématique se pose dans les collectivités avec la tendance à la disparition du service de collecte en porte à porte et la gestion des dépôts sauvages », explique en effet Maxence Courbe. Waster viendrait donc « combler le vide laissé par la collecte en porte à porte », indique-t-il, et éviterait la prolifération de dépôts sauvages ainsi que les coûts liés à leur résorption. « Pour l’usager, notre solution fait gagner du temps et permet de ne pas se soucier du véhicule qui transportera ses encombrants en déchèterie », ajoute Romain Treussard.
Se déployer en partenariat avec les collectivités
En ligne depuis le 15 avril dernier, Waster est en phase de test sur quelques communes en Auvergne-Rhône-Alpes, et les deux cofondateurs sont déjà satisfaits des quelques résultats observés. « Il est important pour nous que Waster se développe en partenariat avec les collectivités, car nous sommes conscients qu’il s’agit d’un service public. Nous ne voulons pas nous installer en autonomie », explique Maxence Courbe. Les deux cofondateurs travaillent actuellement avec une agglomération de 55.000 habitants dans l’Aisne : « Nous tenons à proposer un service adapté aux problématiques locales et à nous aligner avec les demandes des collectivités », précise Romain Treussard.
D’ici six mois Waster a pour objectif de se déployer dans six agglomérations. Et Maxence Courbe de se projeter : « d’ici 10 ou 15 ans, on peut même imaginer ubériser la collecte des ordures ménagères résiduelles ! » En tout cas, une chose est sûre pour les deux cofondateurs : « Tant qu’il sera plus simple de déposer son déchet dans la rue plutôt qu’en déchèterie, la problématique persistera. »