Jean-Sébastien Soulé, le directeur du CAUE 92 (conseil d'architecture d'urbanisme et de l'environnement) lance un SOS : « Si la situation perdure encore quelques mois, je serai obligé de licencier. L'État ne réalise pas l'ampleur de l'impact en termes d'emploi. Entre 30 et 40 % de notre budget sert à rémunérer des professionnels libéraux : architectes, photographes, paysagistes, animateurs… », s'alarme l'homme, qui ne perçoit plus qu'une partie de la nouvelle taxe censée abonder son budget. « Entre 2013 et 2014, nous n'avons touché que la moitié de notre dû ! », déplore-t-il. Selon leur fédération nationale (FNCAUE), un quart des CAUE sont financièrement en péril. La transition complexe du système de taxe départementale (TDCAUE) vers celui de la taxe d'aménagement « a contribué à accroître confusions et difficultés », note ainsi un rapport que viennent de publier conjointement les inspections générales des affaires culturelles (Igac) et du développement durable (CGEDD). Par ailleurs, dans de nombreux cas, les CAUE « maîtrisent mal leur gouvernance », indique le rapport, qui relève cependant que ces structures remplissent correctement leurs missions fondamentales, à savoir le conseil (56 % de leur activité), la diffusion de la qualité architecturale (20 %) et la formation (12 %). Certaines missions, en particulier la diffusion et la formation, « gagneraient à être réalisées dans un cadre territorial plus vaste », estiment les inspecteurs, qui privilégient deux pistes d'évolution. Soit une amélioration du schéma existant, « en veillant à la couverture exhaustive du territoire et à une tutelle améliorée, grâce à un fonctionnement en réseau renforcé », soit la création d'un CAUE régional chargé de définir une stratégie, de mutualiser des fonctions et de répartir la ressource vers les CAUE territoriaux. PML/FT