Conscientes de la faiblesse de leurs moyens individuels pour engager un projet de réseau de chaleur, les communes iséroises de Coublevie et Voreppe (moins de 15 000 habitants à elles deux) se sont pourtant payé le luxe d'en conserver la maîtrise de bout en bout en misant sur une régie et sur un Crem (marché de conception, réalisation, exploitation, maintenance). Ce type de marché public délègue à des entreprises privées, ici Dalkia et EDF Optimal Solutions, le soin de concevoir, réaliser, exploiter l'installation pendant trois ans. La collectivité reprend ensuite la main. Ce choix a été facilité par un groupement d'achat permettant, d'une part, de sélectionner plus aisément un assistant à la maîtrise d'ouvrage ayant un savoir-faire technique, juridique et financier. Et, d'autre part, de partager des compétences internes pour prendre les bonnes décisions. « Techniquement, on suit l'avis de l'AMO, mais juridiquement, ce n'est jamais tout blanc ou tout noir », souligne Alain Thevenon, directeur général des services à Voreppe. Seul, on hésite davantage, par exemple, à exclure d'emblée un grand acteur du secteur présentant une offre pas tout à fait conforme au cahier des charges ! Cette démarche collective n'a pas empêché chaque commune de définir un projet adapté à son territoire. Si toutes les deux ont opté pour un combus tible de biomasse pour couvrir environ 90 % des besoins, la chaufferie de Voreppe affiche une puissance de 2,25 MW (pour un réseau de 4,9 km et un investissement de près de 5 millions d'euros). Celle de Coublevie est composée de trois chaudières de 200 kW (un réseau de 1,3 km et un investissement de 1,3 million d'euros). l