D'aucuns ont cru y voir une arnaque : isoler les combles perdus d'une maison avait dans leur esprit un coût minimal de quelques centaines, voire un millier d'euros. Comment cela peut-il coûter un euro ? C'est en fait le résultat d'une mécanique bien huilée. Approuvée par le ministère de l'Environnement, l'offre lancée il y a trois ans par Certinergy, sous l'appellation Pacte énergie solidarité, surprend car elle répond à un nouveau modèle d'exécution des travaux. Au lieu d'être construite en aval, en partant du devis établi auprès du client, elle l'est en amont, en industrialisant la solution d'isolation et la relation avec les professionnels qui la réalisent chez l'habitant. Elle s'est fait connaître via les Espaces Info Énergie, les médias et sites internet spécialisés comme www.quelleenergie.fr, absorbé par Certinergy.
Financement par les CEELe fondateur de ce site, Antoine Chatelain, devenu directeur du pôle habitat et services du groupe, rappelle que son but est bien d'offrir une réponse entièrement privée, sans financement public, à la situation de précarité énergétique subie par des millions de foyers. Financée par les certificats d'économies d'énergie des fournisseurs d'énergie, elle repose sur un partenariat avec Isover, qui fournit la laine minérale soufflée dans les combles puis tassée sur les solives pour réduire les ponts thermiques. Une technique peu coûteuse en termes de pose, nécessitant trois heures d'intervention, déplacement compris : « Nous avons maillé le territoire d'une cinquantaine de partenaires qualifiés RGE qui effectuent les travaux. Ce sont des industriels de la pose. Ils faisaient peu de vente. Nous leur apportons un flux de commandes. Pour gérer les demandes, nous avons pris le meilleur du conseil téléphonique et de l'informatisation : de la réception du dossier à la pose, il ne se passe pas plus d'un mois. Au final, tout le monde y trouve son compte. » La contrainte du plafond de ressources n'a pas fait obstacle : la barre des 3 000 maisons isolées a été franchie fin 2014 et ce sont désormais 10 000 foyers par an que cible « le premier isolateur de France ». Pour l'atteindre, il élargit l'offre aux ménages moins précaires souhaitant isoler leurs combles au tarif de 17 euros TTC le mètre carré. L'idée fait des émules, à tel point qu'une autre entreprise, Économie d'Énergie, lance un dispositif similaire d'isolation de combles, sans limite de superficie.Morgan Boëdec