Il y a vingt ans, c'était juste le nom d'une drôle de petite voiture, aujourd'hui, smart est devenu un adjectif universel. Le téléphone, la ville, le réseau d'eau, le réseau électrique, ils sont tous smart… Mais cette intelligence qui se greffe partout va-t-elle nous rendre la vie plus belle ? Elle a déjà non seulement bouleversé nos pratiques professionnelles mais aussi notre quotidien. Le numérique s'invite à toute heure et à tout propos à travers d'innombrables applications et sites internet. Nous réservons en ligne nos billets pour une exposition, pour un voyage en train, en avion ou en covoiturage. Nos consultons plusieurs fois par jour les horaires de bus en temps réel, nous surveillons la météo avant de partir en week-end. Nous surveillons nos consommations et nous payons nos factures par de simples clics.Mais si nous baignons dans le numérique, nous posons-nous les bonnes questions comme nous y invite le député du Maine-et-Loire, Luc Belot, dans son très pertinent rapport « De la smart city au territoire d'intelligence(s) » remis, mi-avril, au Premier ministre. Ce document pragmatique pointe tous les enjeux de la smart city, ses multiples bénéfices et les nombreuses difficultés à surmonter. « La smart city c'est passer de la ville informatique à la ville numérique. Il s'agit de construire une ville collaborative, contributive, disruptive, inclusive, créative », écrit-il. C'est dire que les intérêts des territoires, des citoyens et des entreprises sont indissociablement liés mais en partant d'abord des besoins et des demandes des habitants. Reste, et ce n'est pas une mince affaire, à imaginer une réelle gouvernance, à éviter la privatisation de la ville par des opérateurs tout puissants et à remédier à toute fracture numérique, qu'elle soit sociale ou territoriale. Au-delà des obstacles que sont l'uniformisation des formats, la production, la mise à disposition et la sécurisation des données, ou encore la formation des élus et techniciens territoriaux, c'est d'abord sur l'intelligence collective que repose le succès de la ville numérique. « En remettant l’habitant, le citoyen, au cœur de la démarche publique et en acceptant de construire cette démarche avec l’ensemble des acteurs volontaires, la ville deviendra alors plus intelligente », conclut Luc Belot.DB