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TERRITOIRES

Le bassin méditerranéen s'attend à des dommages irréversibles

PUBLIÉ LE 15 SEPTEMBRE 2021
ABDESSAMAD ATTIGUI
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Le bassin méditerranéen s'attend à des dommages irréversibles
Les changements climatiques ont des conséquences importantes sur le bien-être et la santé des humains et sur l'économie de la région. Crédit : Romain Guery-odelin / Pixabay
Selon les récents rapports dévoilés par le Plan Bleu et le réseau MedECC, la région méditerranéenne est confrontée à des changements climatiques et environnementaux sans précédent. Le moment d’induire une profonde transformation des modes de production dans la région. 

C’est un constat alarmant de l’état de l’environnement et du développement dans le bassin méditerranéen. Les experts du Plan Bleu (le centre d’activités régional du plan d’action pour la Méditerranée de l’ONU) et du MedECC (Experts méditerranéens sur le Changement Climatique et Environnemental) ont indiqué dans leurs rapports respectifs diffusés dans le cadre du Congrès mondial de la nature à Marseille, que la Méditerranée « est sous la menace imminente de dommages irréversibles aux écosystèmes qui vont compromettre le bien-être humain ».

En termes de développement durable, le Rapport sur l’état de l’environnement et du développement (RED 2020) publié par Plan Bleu, estime que la région méditerranéenne ne serait pas en mesure de réaliser ses objectifs de durabilité définis à l’horizon 2030. Et pour cause ! Une activité humaine polluante qui engendre toujours plus d’externalités négatives sur les écosystèmes naturels.

Parmi les effets qui pèsent sur ce bassin : l’acidification de la mer Méditerranée et l’élévation de son niveau qui a augmenté « de 6 cm au cours des 20 dernières années provoquant des inondations destructrices plus fréquentes ». Le rapport évoque également l’intensification des vagues de chaleur « provoquant une augmentation des pénuries d’eau et accentuant le risque de sécheresses et de désertification au cours des prochaines décennies ».

Ces changements touchent aussi les habitants de la région. Les scientifiques du RED 2020 attribuent 15 % des décès en Méditerranée à des facteurs environnementaux évitables. « En 2016, plus de 228.000 personnes sont décédées prématurément des suites d’une exposition à la pollution atmosphérique », ajoutent-ils.

« Ensemble, ces changements ont des conséquences importantes sur le bien-être et la santé des humains et sur l’économie, en particulier sur la pêche et l’agriculture. Le risque de conflits alimentés par la rareté et la détérioration des ressources et les migrations humaines liées est susceptible d’augmenter », fait savoir le rapport.

Orienter les investissements pour gagner en durabilité

Une profonde transformation des modes de consommation et de production est désormais plus que nécessaire pour atteindre la durabilité de la région. Le RED 2020 identifie 5 leviers d’action pour entamer cette transition :

- Financer et encourager les « options durables » et éliminer progressivement des subventions néfastes pour l’environnement. Dans ce cas de figure, il est important d’accorder aux administrations et aux acteurs locaux « les moyens de mettre en œuvre les engagements et les mesures convenus » au niveau national ou international.

- Orienter l’action et les investissements vers « l’adaptation aux contraintes environnementales projetées ». Et exploiter les solutions fondées sur la nature qui peuvent aider la société à s’adapter aux changements climatiques et environnementaux en cours et à les atténuer.

- Renforcer la coopération intersectorielle : tous les secteurs doivent se saisir du développement durable « non seulement les ministères de l’environnement ».

- Mettre en œuvre des actions de prévention qui sont généralement « moins coûteuses et conduisent à de meilleurs résultats environnementaux et sociaux que les actions curatives ».

- Appliquer des obligations légales en adoptant des dispositions dans la législation nationale pour permettre la responsabilité et l’action en justice.

Comment adapter les écosystèmes à une population croissante ?

Le premier rapport d’évaluation de la Méditerranée (MAR1), rédigé par 190 scientifiques de 25 pays et publié par MedECC, prend en compte le contexte méditerranéen marqué par une population croissante.

Ce rapport liste ainsi différentes options pour une meilleure adaptation des écosystèmes et des systèmes humains aux changements environnementaux. Les experts insistent notamment sur le potentiel important dont disposent les pays méditerranéens pour contribuer à l’atténuation des changements climatiques, « par une transition énergétique accélérée ». Cela impliquerait l’arrêt progressifs des sources d’énergies émettrices de gaz à effet de serre et en contre partie le développement accéléré des énergies renouvelables. « D’ici 2040, la part des énergies renouvelables pourrait au moins tripler pour atteindre 13 à 27 % dans les scénarios de transition actuels. Une coopération régionale accrue dans la production et la distribution de l’énergie est cruciale pour atténuer le changement climatique de manière efficace », peut-on lire dans le rapport.

Parmi les solutions proposées, les scientifiques abordent également la possibilité d’une « gestion plus rigoureuse des ressources naturelles ». Ils font notamment référence aux méthodes agroécologiques, « qui permettent d’adapter l’agriculture à une ressource hydrique plus rare tout en stockant plus de carbone dans les sols ».
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