Le corridor pourra transporter 10 % de la consommation d’hydrogène estimée en Europe d’ici 2030. Crédits : H2med
L’Appel à manifestation d’intérêt pour le projet H2med a suscité une large mobilisation, confirmant le rôle clé de cette infrastructure dans la transition énergétique du continent. Avec des perspectives prometteuses et le soutien du Connecting Europe Facility, H2med s’impose comme un levier majeur pour la décarbonation et la réindustrialisation européennes.
Sous H2med, se cache un projet de corridor stratégique pour l’hydrogène en Europe. Cette initiative transnationale vise à interconnecter les réseaux d’hydrogène entre la Péninsule Ibérique et le Nord-Ouest de l’Europe. Porté par cinq grands acteurs européens du transport d’énergie (REN, Enagás, Teréga, NaTran et OGE), ce corridor vise à favoriser la circulation de l’hydrogène renouvelable à grande échelle. En novembre 2024, un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) a été lancé afin d’identifier les besoins des régions concernées et d’optimiser la conception des infrastructures. Les résultats de cet AMI ont confirmé un fort engouement pour le projet, étayant son rôle dans la transition énergétique européenne.
Des résultats prometteurs
L’AMI a réuni près de 170 entreprises et plus de 500 projets ont été recensés. Ces chiffres attestent de l’importance cruciale de H2med dans l’atteinte des objectifs du plan REPowerEU, qui prévoit une production de 10 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable en Europe et l’importation d’une quantité équivalente d’ici 2030. Selon les résultats présentés le 10 février 2025 par le consortium H2Med, la Péninsule Ibérique se positionne comme un pôle d’exportation majeur, avec un potentiel de 1,62 Mt/an d’ici 2030. Le Portugal pourrait fournir 0,4 Mt/an tandis que l’Espagne atteindrait 1,22 Mt/an, avant que la pleine capacité de BarMar ne soit exploitée d’ici 2032. En Espagne, les résultats de l’AMI corroborent les données du test de marché réalisé par Enagás en 2023, qui prévoyait une production totale de 4,6 Mt en 2035, dont 2,6 Mt destinées à la consommation nationale.
En France, la consommation d’hydrogène pourrait atteindre 0,9 Mt/an d’ici 2050, soutenue par l’industrie chimique et la production d’e-carburants pour la mobilité. Les volumes annoncés indiquent également un potentiel de production élevé, avec une partie destinée à l’exportation vers l’Allemagne via le corridor HY-FEN.
Enfin, en Allemagne, les besoins en hydrogène devraient s’intensifier, avec une demande estimée entre 17 et 21 Mt/an en 2040 selon le ministère de l’Économie et du Climat. H2med permettra d’alimenter la moitié de la demande en hydrogène de l’Ouest allemand d’ici 2035, confirmant ainsi le rôle central du corridor dans la future économie décarbonée.
Les prochaines étapes
Face à ces perspectives, les promoteurs du projet comptent étendre l’Alliance H2med, créée en décembre 2024 à Madrid, rassemblant gouvernements, entreprises et acteurs de toute la chaîne de valeur. Cette structure jouera un rôle clé dans le suivi et la coordination des étapes à venir.
En parallèle, les efforts porteront sur l’harmonisation des réglementations européennes encadrant le marché de l’hydrogène, afin de garantir un cadre stable pour les investissements industriels. Enfin, une plateforme de mise en relation sera mise en place pour encourager de nouveaux projets et renforcer les collaborations entre producteurs et consommateurs d’hydrogène.
Avec le soutien du Connecting Europe Facility (CEF) et la signature imminente d’une convention de subvention avec CINEA pour les projets CelZa et BarMar, H2med se profile comme un axe structurant pour le déploiement de l’hydrogène en Europe, répondant aux enjeux de décarbonation et de réindustrialisation du continent.
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