Sandrine Bélier, députée européenne Chroniqueuse Les discussions étaient difficiles et tendues. Quand l'accord final a été conclu, à 1 h 30 au cours de la dernière nuit des négociations, ce fut l'explosion de joie. Les gens se sont levés, ont applaudi, se sont tombés dans les bras. Les Brésiliens avaient même les larmes aux yeux ! La dernière journée a été très longue : à 16 h 30, après d'infinies discussions sur la procédure de vote, un compromis est trouvé. Mais il reste des désaccords sur le plan stratégique. Vers 18 heures, la plénière est suspendue, le temps d'une cérémonie ambiance Bollywood organisée par l'Inde, hôte de la prochaine Conférence des parties. Après deux reports, la plénière reprend finalement à 23 h 00 au lieu de 19 h 30. C'est toujours l'incertitude. Dans le centre de conférence, les stands ferment un à un. Le vote débute finalement à 00 h 30. Nous avons le sentiment d'avoir évité la catastrophe... Cécile Joucan, responsable du pôle environnement d'Entreprises pour l'environnement ( EPE) Soulagée Je suis allée à Nagoya une petite semaine pour mettre en avant la bonne volonté des entreprises françaises et européennes. Il y avait souvent dix ou quinze événements parallèles, tous intéressants, organisés en même temps ! L'issue des négociations a longtemps été incertaine. En rentrant à Paris avant la fin, je ne voulais pas croire à un échec. Vu la faible couverture médiatique en France, j'ai dû échanger des SMS avec des connaissances encore sur place pour me tenir informée. Élise Rebut, responsable de la communication scientifique et de la biodiversitéchez Yves Rocher Enthousiaste Quelle effervescence dans ce microcosme si particulier du centre des congrès de Nagoya ! Nous étions venus avec mon collègue directeur de recherche partager expertises et bonnes pratiques au cours d'événements parallèles ou « side-events ». Les journées étaient éprouvantes et ne laissaient que très peu de temps pour le tourisme. Nagoya est une cité déroutante, une ville nouvelle entièrement reconstruite après la guerre. On est loin de l'image traditionnelle du Japon que j'ai pu découvrir tout de même le dimanche à Nara, l'ancienne capitale du pays, toute proche. Grandiose ! Florence Clap, chargée de programme politiques de la biodiversité au comité français de l'Union internationale pour la conservationde la nature (UICN) Positive Je suis revenue de Nagoya, où j'ai passé une dizaine de jours, avec un sentiment plutôt positif. Notamment, car nous avions perdu tout espoir aux premiers jours des négociations. J'ai assisté à la première plénière ainsi qu'à différents événements parallèles. Entre ses « side-events », les groupes de travail, de contacts, les réunions de notre délégation, etc., les journées étaient intenses. Là-bas, ça ne s'arrête jamais ! Claude-Anne Gauthier, directrice adjointe de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité ( FRB) Travailleuse Je suis allée à Nagoya une dizaine de jours avec la délégation française. J'ai suivi les négociations, difficiles mais relativement sereines. Mais la Fondation organisait surtout un « side-events » sur le thème « entreprises et biodiversité ». L'exceptionnelle organisation japonaise nous a permis de nous concentrer uniquement sur le travail et la réflexion. Je n'ai jamais vu un encadrement d'une telle qualité dans une conférence internationale. Dans la rue, les gens étaient sympathiques, nous aidaient à retrouver notre chemin ou même à choisir les plats au restaurant, le soir.