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BIODIVERSITÉ

Un million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction

PUBLIÉ LE 6 MAI 2019
EVA GOMEZ
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Un million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction
Lors de la septième session plénière de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques qui a eu lieu à Paris du 29 avril au 4 mai dernier, 130 gouvernements ont approuvé un rapport scientifique publié ce lundi 6 mai. Celui-ci fait état d’une crise sans précédent de la biodiversité mondiale.

Sur environ 8 millions d’espèces animales et végétales, un million sont menacées d’extinction. Voici la conclusion alarmante du rapport publié ce lundi 6 mai par la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) suite à sa septième session plénière. Selon ce rapport historique, le premier à dresser un état des lieux de la biodiversité mondiale de cette ampleur depuis 2005, « la nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine, et le taux d’extinction s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier ». Economies, moyens de subsistance, sécurité alimentaire, santé et qualité de vie sont directement menacés par cette érosion massive de la biodiversité.
 

Des chiffres alarmants

Elaboré par 145 experts issus de 50 pays pendant trois ans, avec plus de 15.000 références scientifiques, ce rapport délivre des chiffres édifiants : depuis 1900, l’abondance moyenne des espèces locales dans les grands habitats terrestres a diminué d’au moins 20% ; et 40% des espèces d’amphibiens, 33% des récifs coralliens et plus d’un tiers des mammifères marins sont menacés. « La situation est moins claire pour les espèces d’insectes, mais les données disponibles conduisent à une estimation provisoire de 10% d’espèces menacées (sur 5,5 millions d’espèces) », précise l’IPBES. Par ailleurs, depuis le XVIe siècle, au moins 680 espèces de vertébrés ont disparu, « et plus de 9% de toutes les races domestiquées de mammifères utilisées pour l’alimentation et l’agriculture avaient disparu en 2016 », peut-on lire.

Parmi les autres résultats que ce rapport met en lumière, on apprend notamment que les trois quarts de l’environnement terrestre et environ 66% du milieu marin ont été significativement modifiés par l’action humaine ; qu’un tiers de la surface terrestre et 75% des ressources en eau douce sont destinées à l’agriculture et à l’élevage ; que 33% des stocks de poissons marins ont été exploités à des niveaux non durables ; que les zones urbaines ont plus que doublé depuis 1992 ; ou encore que la pollution par les plastiques a été multipliée par dix depuis 1980.

Nécessité d’un « changement transformateur » à l’échelle globale

En cause selon le groupe d’experts, cinq facteurs directs : les changements d’usage des terres et de la mer ; l’exploitation directe de certains organismes ; le changement climatique ; la pollution ; et les espèces envahissantes. Mais l’IPBES évoque également plusieurs facteurs indirects, tels que l’augmentation de la population et de la consommation par habitant ; l’innovation technologique et les questions de gouvernance et de responsabilité.

« D’après les trajectoires actuelles, la majorité des objectifs d’Aichi pour la biodiversité et le programme de développement durable à l’horizon 2030 ne seront pas atteints », souligne l’une des co-auteurs du rapport, Sandra Diaz. Selon l’IPBES néanmoins, « il n’est pas trop tard pour agir, mais seulement si nous commençons à le faire maintenant à tous les niveaux, du local au mondial ». La plateforme intergouvernementale prône ainsi un « changement transformateur » – soit un changement fondamental à l’échelle d’un système – grâce auquel la nature « peut encore être conservée, restaurée, et utilisée de manière durable », lit-on dans le résumé pour décideurs.

Pour cela, « il faut absolument intégrer et prendre en compte la biodiversité dans les approches économiques et agricoles, et traiter ces enjeux de pair avec ceux du changement climatique », estime le président de l’IPBES, Robert Watson. Il s’agirait donc de changer de paradigme de gouvernance, et notamment « de cesser de considérer la croissance économique comme une fin en soi, alors qu’elle n’est qu’un moyen d’accéder à une meilleure justice sociale », explique l’un des co-auteurs du rapport Eduardo S. Brondizio.

Agroécologie, gestion durable des ressources et solutions fondées sur la nature

Dans ce rapport, les experts établissent une liste d’actions à mener au niveau global pour inverser la tendance. Parmi elles, la promotion de bonnes pratiques agricoles et agroécologiques, une gestion plus intégrée des paysages et des bassins versants, des approches écosystémiques de la gestion des pêches, une meilleure intégration de la gestion des ressources en eau et la planification du paysage à différentes échelles, ou encore la promotion de solutions fondées sur la nature dans les zones urbaines.

Les Etats membres de la plénière ont approuvé ce résumé pour décideurs après 45 heures de négociations ce samedi 4 mai. Les 130 gouvernements « ont reconnu que, par sa nature même, un changement transformateur peut susciter une opposition de la part de ceux qui ont des intérêts attachés au statu quo, mais également que cette opposition peut être surmontée pour le bien de tous », rapporte l’IPBES. Robert Watson considère que « la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (COP15), qui aura lieu en Chine en 2020, sera décisive pour voir s’il existe une vraie volonté politique à l’échelle internationale ».

En France, les ONG appellent à l’action à l’occasion du G7 Environnement

De nombreuses personnalités et associations ont réagi à la publication de ce rapport. Pour le WWF France par exemple, il doit être « un appel à l’action dont les décideurs et la société toute entière doivent se saisir pour engager une profonde transformation de notre modèle économique et social », et ce dès le G7 Environnement, qui se tient à Metz les 5 et 6 mai.
 

« En France, le WWF attend des décisions à la hauteur, pour réduire notre dépendance aux pesticides et au pétrole, et cesser de menacer la biodiversité, en renonçant au projet minier industriel Montagne d’Or en Guyane », explique la présidente de l’ONG, Isabelle Autissier. Pour la Ligue de protection des oiseaux ou Surfrider, la France doit de façon urgente « mettre en œuvre des mesures contraignantes de conservation, augmenter significativement le nombre et la superficie des aires protégées », mais aussi « organiser la transition agroécologique » ou encore « modifier la politique fiscale notamment en supprimant les financements néfastes pour la biodiversité ou en appliquant le principe pollueur-payeur ».
écif corallien à Mayotte. Crédit : Wikimedia Commons / Frédéric Ducarme
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