Grâce à une nouvelle génération de flotteurs autonomes profonds, le laboratoire d’océanographie physique et spatiale (CNRS, l’Ifremer et UBO), ont pu récolter des données sur les dynamiques de mélange et de déplacement des masses d’eau profonde. « Autant de données essentielles pour comprendre comment le signal climatique se diffuse dans l’océan global », soulignent les chercheurs. Ces résultats sont publiés dans Journal of geophysical research.
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Etablir un bilan thermique
Cinq des flotteurs Deep-Arvor ont été déployés entre 2015-2017, au sud de l’Islande à 3.600 mètres de profondeur. Ils sont les seuls capables de mesurer la concentration d’oxygène dissous dans l’eau. « De cette donnée, les scientifiques déduisent l’âge relatif d’une masse d’eau : plus elle est jeune et a donc eu un contact récent avec l’atmosphère, plus sa concentration en oxygène est élevée ; à l’inverse, plus elle est vieille, plus sa concentration en oxygène est faible », est-il expliqué. « Ces mesures permettent ainsi de suivre et de comprendre la propagation et la dilution des signaux climatiques dans l’océan. De telles informations sont cruciales pour améliorer les modèles de projections climatiques », ajoutent les chercheurs.
Dans le monde, 21 flotteurs Deep-Arvor sont déployés. En 2020, 16 nouveaux seront mis à l’eau dans l’Atlantique nord. « Ce réseau dense de flotteurs profonds nous aidera à comprendre comment se répartit le signal climatique dans 100 % du volume de l’océan global, contre 50 % avec les flotteurs plongeant à 2.000 mètres, conclut la chercheuse Virginie Thierry. Ce mix de flotteurs nous permettra d’établir plus finement le bilan thermique de l’océan global car une partie de la chaleur reçue par l’océan demeure indétectée à ce jour ».