Pour la première fois, la Liste rouge des espèce menacées en France fait paraître de nouveaux résultats pour la faune de l’île de la Martinique. « Sur les 427 espèces indigènes évaluées, près de 15% apparaissent menacées », concluent le Comité français de l’UICN, l’OFB et le MNHN.
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« La destruction des habitats et leur fragmentation par l’urbanisation et les aménagements représentent les premières menaces pour les espèces animales de Martinique », expliquent l’UICN, l’OFB et le MNHN. « Ce sont les milieux forestiers qui sont les plus touchés, en particulier les forêts semi-humides du Sud, qui représentent l’unique habitat et des ressources essentielles pour nombre d’espèces », est-il précisé. Autres menaces : le comblement des mares ou des marais et l’artificialisation des berges, qui touchent en particulier les espèces réalisant une partie de leur cycle de vie en milieu aquatique, à l’image de la demoiselle « quasi menacée » Protoneura ailsa. « Les espèces de ces zones humides sont de plus soumises à de fortes pollutions par les rejets d’eaux usées ou les pesticides. La Chlordécone, une molécule insecticide persistante utilisée autrefois dans les bananeraies, a encore un impact sur la faune et affecte potentiellement de nombreuses espèces telles que la Crevette transparente, classée "Vulnérable", ou le Martin-pêcheur à ventre roux, classé "En danger critique" », ajoutent les trois organismes.
Pollution lumineuse, tourisme, pêche
L’extension urbaine et la pollution lumineuse qu’elle engendre sont également une menace pour les espèces nocturnes (chauve-souris, coléoptères) et les tortues marines sur les plages.
Par ailleurs, la pêche, l’introduction d’espèces exotiques pouvant devenir envahissantes et les activités touristiques constituent également des sources de pressions pour les mammifères marins. Le tourisme affecte notamment « les tortues marines et certains oiseaux tels que le Pluvier de Wilson et l’Huîtrier d’Amérique, classés “En danger critique", en perturbant leurs sites de nidification. Pour les sorties d’observation des baleines, l’activité est désormais encadrée pour limiter les impacts négatifs sur les mammifères marins sensibles comme la Baleine à bosse, classée "Vulnérable" », est-il détaillé.