La commission Environnement du Parlement européen (ENVI) exclut la biomasse forestière primaire des sources d’énergie qualifiées de renouvelables dans le mix énergétique des Etats membres. « Une prise de position porteuse d’espoir pour la protection des forêts », se réjouit l’association Canopée.
C‘est une décision historique, juge l’association Canopée à la suite de l’adoption de l’amendement par la commission Environnement du Parlement européen impliquant l’exclusion de la biomasse forestière primaire des subventions accordées aux bioénergies. Selon ce texte, à compter du 31 décembre 2026, les États membres ne pourraient plus accorder d’aide à la production d’électricité issue de la biomasse forestière dans les installations exclusivement électriques.
500 scientifiques ont alerté l’année écoulée dans une lettre ouverte sur l’utilisation de la biomasse primaire, dont le bois est directement issu des forêts contrairement à la biomasse secondaire issue des déchets de scieries, pour répondre aux besoins énergétiques. Des études scientifiques menées par le GIEC démontrent notamment que les centrales fonctionnant au bois rejettent davantage de CO2 dans l’atmosphère par unité d’énergie que les centrales au charbon. La récolte d’arbres pour brûler du bois destiné à la production de bioénergie entraîne à son tour une réduction des puits de carbone des forêts.
Pour ces raisons, la combustion de biomasse forestière primaire à des fins énergétiques est jugée « préjudiciable aux efforts déployés pour faire face à l’urgence climatique. Si la plantation de nouveaux arbres absorbe les émissions au fil du temps, la période de remboursement de la dette de carbone est trop longue, compte tenu du fait que la combustion du bois accentue le réchauffement pendant des décennies, voire des siècles, et ce même si le bois remplace le charbon, le pétrole ou le gaz naturel », peut-on lire dans l’amendement du rapporteur Nils Torvalds.
Confirmation de la décision en septembre prochain
Par conséquent, la commission Environnement du Parlement européen estime qu’il est « insensé que les États membres continuent de soutenir la combustion du bois à des fins énergétiques et que cette activité soit prise en considération dans les objectifs de l’Union en matière d’énergies renouvelables ».
Si cette décision est confirmée par un vote du Parlement européen en septembre puis par le Conseil réunissant les Etats membres, « seuls les coproduits de la transformation du bois seront désormais considérés comme une énergie renouvelable et non plus le bois directement prélevé en forêt », précise Canopée.