La couverture neigeuse est considérablement réduite depuis quelques décennies. D’après le Giec, les glaciers alpins ont perdu entre « 20 et 30 % de leur volume depuis 1980 à cause du réchauffement climatique ». Ces niveaux pourraient régresser de « 30 à 70 % » de leur volume d’ici 2050. Sans réduction des émissions de gaz à effet de serre, ces pertes de neige seraient particulièrement importantes dans les Alpes du Sud, comme en Italie et dans certaines parties de la France, alerte une étude publiée dans le journal Hydrology and Earth System Sciences.
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En revanche, si les émissions sont réduites conformément à l’Accord de Paris et que le réchauffement climatique est limité à 1,5-2 °C, seulement 26 jours seraient perdus. « Il y a une grande marge d’économies potentielles, si le réchauffement est limité dans le cadre de l’Accord de Paris, ce qui suscite l’espoir », ajoute le chercheur à l’Eurac Research. Une action climatique rapide permettrait ainsi d’économiser près de 83 % des jours de couverture de neige.
Disponibilité en eau
Cette perte rapide de couverture neigeuse engendrerait de lourdes conséquences sur les régions qui dépendent de la fonte des neiges printanière et estivale pour l’eau. « La perte de neige entraînera un changement temporel dans la disponibilité en eau, avec des débits d’eau plus élevés en hiver et moins en été. C’est particulièrement difficile dans les domaines qui luttent déjà pour l’utilisation de l’eau », déclare Michael Matiu. Une situation qui devrait pousser les régions partageant les Alpes à mieux gérer la disponibilité de cette ressource entre les régions et les secteurs, pour avoir suffisamment d’eau pour l’agriculture, la production d’énergie, l’utilisation domestique, le tourisme, et les sports d’hiver comme le ski, au bon moment et au bon endroit.
Dans ce cas de figure, l’écosystème alpin serait également impacté. L’augmentation de la période marquée par une absence de couverture de neige, révélant la roche nue ou l’herbe, pourrait contribuer à l’augmentation des températures. « La neige blanche réfléchit la chaleur, refroidit la Terre, tandis que les roches sombres et la végétation l’absorbent, augmentant encore le réchauffement », précisent les chercheurs. Ce réchauffement dans les montagnes menacerait également la faune et flore emblématique des Alpes, telles que les bouquetins et les marmottes.
Pour éviter ces transformations, rester dans les limites des objectifs de l’Accord de Paris est donc « essentiel », conclut le chercheur Michael Matiu.