Selon cette étude, les menaces climatiques combinées pourraient élargir les inégalités socio-économiques. Crédit : Pixabay
Selon une nouvelle étude de l’université d’Oxford, la chaleur extrême et la sécheresse affecteraient ensemble la capacité des puits de carbone à absorber les émissions dans le monde.
Plus de 90 % de la population mondiale pourrait être confrontée à des risques accrus en raison des impacts combinés de la chaleur extrême et de la sécheresse. Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Sustainability, dans un scénario d’émissions élevées, la fréquence des risques de cumul extrême pourrait s’intensifier dix fois dans le monde entier en raison des effets du réchauffement et de la diminution du stockage d’eau dans les terres. Une situation qui pourrait accentuer les inégalités sociales.
Selon ce rapport réalisé par Jiabo Yin, chercheur à l’université de Wuhan, et Louise Slater, professeure à l’université d’Oxford, lorsqu’elles sont évaluées ensemble, les menaces liées à la chaleur et à la sécheresse représentent un risque significativement plus élevé pour la société et les écosystèmes que lorsque l’un ou l’autre de ces risques est analysé indépendamment. Cette menace combinée et la disponibilité limitée en eau affecterait la capacité des puits de carbone à absorber les émissions de carbone et à émettre de l’oxygène. Outre les impacts écologiques, ces menaces conjointes pourraient élargir les inégalités socio-économiques étant donné qu’elles auraient des conséquences plus néfastes sur les personnes les plus pauvres et ceux habitant les zones rurales. « Plus de 90 % de la population mondiale pourrait être exposée à des risques croissants de cumul à l’avenir, même dans un scénario d’émission le plus faible », estiment les chercheurs.
« La compréhension des risques de cumul dans une planète en réchauffement climatique est essentielle pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD), en particulier l’ODD13 qui vise à lutter contre le changement climatique et ses impacts. En combinant les dynamiques atmosphériques et l’hydrologie, nous mettons en lien le rôle des réserves d’eau et d’énergie dans la formation de ces extrêmes [climatiques, ndlr] », conclut Louise Slater.