La réserve nationale de Camargue vient de se voir accorder le renouvellement du diplôme européen des espaces protégés du conseil de l’Europe à l’occasion de son conseil des ministres du 14 juin.
La réserve nationale de Camargue obtient pour la cinquième fois consécutive la reconduction de son diplôme européen des espaces protégés depuis sa première attribution en 1966. Le nouveau diplôme qui s’étendra jusqu’en 2031, témoigne de l’importance écologique de la réserve et de la qualité de sa gestion, assurée depuis 1927 par la Société nationale de protection de la nature, placée sous la tutelle de l’État depuis 1975.
Le diplôme européen des espaces protégés du conseil de l’Europe compte plus de 70 sites naturels dans 28 pays, parmi lesquels le site national de Camargue étant le deuxième sur la liste à avoir obtenu cette distinction. Il est accordé à l’État concerné par le site désigné en échange d’un engagement explicite pour la préservation de la zone. Le respect des conditions et la mise en œuvre des recommandations font ensuite l’objet d’un suivi régulier dans le cadre de rapports annuels, ainsi que lors du renouvellement du diplôme tous les cinq ans. En France, aux côtés de la réserve nationale de Camargue, on compte d’autres détenteurs du diplôme : les Parcs nationaux de la Vanoise, des Écrins, du Mercantour et de Port Cros, ainsi que la réserve de Scandola en Corse.
Onze recommandations
En attribuant la distinction à la réserve de Camargue, le conseil de l’Europe a également appelé l’État à rester vigilant quant au projet de pont à Barcarin et aux projets d’éoliennes en mer au large de la Camargue. Ces projets pourraient potentiellement porter atteinte, de manière plus ou moins directe, à la qualité de la protection de la nature assurée par la réserve nationale gérée par la Société Nationale de Protection de la Nature.
Le diplôme a été accompagné de onze recommandations mettant en évidence les défis actuels et futurs de ce territoire, ainsi que des pistes d’amélioration pour garantir sa protection à long terme. Parmi celles-ci, le rapport du conseil propose de mettre en place un « plan de sauvegarde du Vaccarès » visant à augmenter l’apport en eau douce directement depuis le Rhône, sans passer par les zones agricoles, afin de faire face aux problèmes de contamination par les biocides et les engrais, ainsi qu’à la salinisation. Cette recommandation s’accompagne de la demande de maintenir une surveillance scientifique rigoureuse de la qualité de l’eau.