Ouverture des vannes, le 8 octobre / Crédits photos : Tim Douet
Les vannes ont été ouvertes le 8 octobre pour remettre en eau la lône de Jonage, dans le cadre du projet de restauration du Rhône. Cette opération marque le lancement de la seconde expérimentation - après l’arrêt du premier test en 2020 - qui se conclura à l’été 2025, avec comme visée finale, le maintien en eau pérenne de la lône.
C’est le projet phare de la restauration du Rhône à Miribel Jonage. L’ancien bras du Rhône, la Iône de Jonage, fait l’objet depuis 2019 d’une expérimentation originale, en vue de sa remise en eau permanente. Cette lône, d’une longueur de 1.600 m, suit le tracé d’un bras du Rhône qui s’est progressivement asséché, suite aux aménagements successifs du Rhône.
L’objectif est de recréer des milieux humides typiques des annexes du Rhône favorables à la biodiversité, mais aussi de rehausser le niveau des nappes souterraines, grâce à l’infiltration des eaux de la lône dans les sols.
L’acte II
Au printemps 2019, la lône de Jonage, après avoir bénéficié de travaux de débroussaillage, de terrassements et de plantations, a été mise en eau grâce à l’installation d’une prise d’eau sur le canal de Jonage, avec un débit de 400 litres/seconde.
A l’été 2020, il a été décidé de stopper l’expérimentation et donc d’interrompre l’alimentation en eau de la lône pour deux raisons principales : les surfaces en eau avaient empiété sur des cheminements, et les eaux de la lône, en s’infiltrant, rejoignaient la nappe et étaient susceptibles d’être captées par le puit d’eau potable des Vernes, situé à proximité. Cela pouvait présenter un problème sanitaire en cas de pollution.
La remise en eau, effectuée le 8 octobre, ouvre une nouvelle phase d’expérimentation, qui se prolongera jusqu’à l’été 2025.
Un suivi détaillé
D’ici l’été 2025, 4 niveaux de débits différents vont être injectés dans la lône, tous inférieurs au débit de la première expérimentation. Le résultat visé est d’identifier une gamme de débits, favorable à la création de milieux humides et diversifiés sans présenter le moindre risque pour la qualité de l’eau potable prélevée dans le captage des Vernes.
Pour chaque débit testé, un suivi détaillé des points suivants sera assuré : cartographie des zones en eau, mesures de hauteurs d’eau dans la lône et du courant, mesures de l’évolution des formes de la lône (forme du lit, annexes, berges, …), effets de la mise en eau sur des milieux riverains (forêt alluviale, mares, …) et évolution des milieux naturels (nouveaux habitats restaurés) et de la biodiversité.
Le Symalim, maître d’ouvrage du projet, pilotera le déroulement de l’expérimentation, avec l’appui d’un bureau d’études spécialisé. Il associera, tout comme pour la préparation de cette expérimentation, un comité de suivi associant la Régie Eau publique du Grand Lyon, l’Agence Régionale de Santé, la DREAL, l’Office Français pour la Biodiversité, la Métropole de Lyon, l’Agence de l’Eau, EDF, la Fédération de pêche et le SAGE Est Lyonnais.