Chlorochrysa nitidissima, oiseau des montagnes colombiennes. La COP16 biodiversité se déroule à Cali. / Crédits : Adobestock
Surnommée la "COP de la mise en œuvre", la COP16 biodiversité doit permettre de trouver les outils pour atteindre les objectifs ambitieux de l’accord de Cunming-Montréal, signé deux ans plus tôt. Trois points chauds seront au cœur des discussions, qui se dérouleront du 21 octobre au 1er novembre, à Cali (Colombie).
Se donner les moyens de ses ambitions. Tel est le cœur de la 16ème “COP biodiversité”, qui s’ouvre le 21 octobre, à Cali (Colombie).
Trois grands défis seront notamment discutés par les 195 parties.
Finaliser le cadre de suivi
Afin de garantir l’atteinte des objectifs, l’accord Cunming-Montréal acte la mise en place d’un cadre de suivi des engagements. Les parties doivent donc s’accorder à Cali sur les modalités et les méthodes d’évaluation.
Avec un hic : seuls 20% des pays ont aujourd’hui remis leur feuille de route pour la biodiversité ( “stratégie et plan d’action nationale pour la biodiversité” (Spanb)), selon une enquête réalisée par le média britannique The Guardian et Carbon Brief. Soit 25 pays sur 195, alors que les documents étaient attendus avant la COP16.
Sur les 17 pays mégadivers (hébergeant à eux seuls 70% de la biodiversité mondiale), seulement 5 ont fourni leur stratégie (l’Australie, la Chine, l’Indonésie, la Malaisie et le Mexique). La Colombie, pourtant hôte de la COP16, n’a pas non plus tenu les délais, mais doit a priori présenter sa stratégie au cours de la COP.
Mobiliser les financements, et la question des crédits biodiversité
Deuxième point chaud de la COP16 : la mobilisation des financements nécessaires à l’atteinte des objectifs. Pour rappel : l’accord de Cunming-Montréal souhaite porter les dépenses mondiales pour la biodiversité à 200 milliards de dollars par an.
Parmi les pistes qui seront explorées : la création d’un nouveau fonds dédié ou la consolidation du Fonds pour le cadre mondial de la biodiversité (GBFF), lancé en août 2023.
L’accord appelle par ailleurs à “encourager le secteur privé à investir dans la biodiversité, notamment par le biais de fonds d’impact et d’autres instruments”, mais aussi à “encourager des systèmes novateurs" tels que le paiement des services écosystémiques, les obligations vertes, les compensations et les crédits pour la biodiversité.
Un Groupe consultatif international sur les crédits pour la biodiversité (IAPB) créé en 2023 et porté par la France et le Royaume-Uni, doit présenter ses premières observations à Cali.
Le juste partage des bénéfices des ressources génétiques
Le troisième point chaud de cette COP concerne la définition d’un mécanisme de partage des avantages liés à l’utilisation de l’information de séquençage numérique sur les ressources génétiques (DSI), permettant de développer des vaccins, des médicaments, des cosmétiques...
L’objectif est d’établir un cadre permettant un partage des bénéfices, entre les pays qui disposent d’une biodiversité riche (souvent les pays du Sud), et ceux qui possèdent les technologies permettant d’exploiter les ressources génétiques (souvent les pays du Nord).
Par ailleurs, les scientifiques plaident pour un accès libre et gratuit aux données, afin de faciliter la recherche et l’innovation.