Albioma passe aux actes. Un an après avoir changé de nom, et surtout un an après avoir adopté une stratégie plus offensive, l'ancienne Séchilienne-Sidec vient de boucler sa première acquisition au Brésil, sa cible numéro un. Le producteur d'électricité à partir de biomasse va racheter pour 137 millions de reals brésiliens (environ 43 millions d'euros) la centrale Rio Pardo Termoelétrica, une unité de cogénération fonctionnant à partir de bagasse (résidu de la canne à sucre) et de charbon. Elle est située dans l'État de Sao Paulo. Mise en service en 2009, la centrale affiche une puissance installée de 60 MW, adossée à une sucrerie qui traite 2,1 millions de tonnes de canne à sucre par an. Ses capacités pourraient être augmentées de 15 MW, à condition de réaliser un investissement supplémentaire de 30 millions d'euros. Cette acquisition sera financée pour moitié en dette et pour moitié en fonds propres. L'opération « confirme la crédibilité de l'expansion internationale d'Albioma », estiment les analystes financiers du courtier Portzamparc. En mars 2013, Albioma s'était donné trois ans pour investir au Brésil dans des projets de centrales brûlant de la bagasse, dont le pays est le premier producteur mondial. Depuis, la première opération se faisait attendre. Elle devrait en annoncer d'autres. Le groupe a indiqué mener des « discussions actives avec plusieurs sucriers brésiliens pour la reprise d'usines existantes, ou pour la construction de nouvelles unités de cogénération avec l'objectif de réaliser un nouveau projet tous les 12 à 18 mois ». Albioma réalise encore 90 % de son chiffre d'affaires dans les départements d'outre-mer et souhaite diversifier ses positions géographiques. 400 millions d'euros devraient être consacrés pendant dix ans au développement au Brésil. À terme, le plus grand pays d'Amérique latine pourrait représenter un tiers de son chiffre d'affaires. Au total, en ajoutant les projets dans d'autres régions, dont les DOM, Albioma prévoit de mobiliser un milliard d'euros sur cette période.