D'une station d'épuration équipée d'un filtre planté de roseaux ou d'une station à boues activées, laquelle a le plus d'impacts sur l'environnement ? C'est à ce type de questions que s'efforce de répondre le pôle de recherche Elsa, à Montpellier, axé sur l'analyse de cycle de vie (ACV). Ses travaux vont prendre une autre ampleur avec la création de la chaire industrielle Elsa-Pact, issue d'un appel à projets de l'Agence nationale pour la recherche. Portée par l'Irstea, elle bénéficiera d'un budget de 4 millions d'euros pour une durée initiale de quatre ans. « Cette collaboration étroite avec des industriels nous assurera que les méthodes développées répondent bien à leurs besoins », détaille Ralf Rosenbaum, titulaire de la chaire. L'objectif est de mettre en place des méthodes et des outils scientifiquement fondés pour évaluer les impacts environnementaux et sociaux des activités humaines, et en particulier celles de gestion des ressources naturelles (agriculture-alimentaire, gestion de l'eau et des déchets). Le secteur de l'eau sera particulièrement bien représenté avec trois des cinq partenaires industriels : Suez environnement, BRL et la Société du canal de Provence. « L'ACV leur permet d'identifier les “points chauds“ de leurs systèmes, de les hiérarchiser pour agir et gagner en compétitivité », promeut Philippe Roux, adjoint de direction de la chaire. Il s'agira notamment de mieux prendre en compte l'impact des micropolluants ou d'événements accidentels, tels que les orages, mais aussi de mieux évaluer les impacts locaux. Elsa-Pact développera aussi une approche encore très émergente : l'ACV sociale, qui vise à prendre en compte les impacts sur les hommes et les organisations (santé, emplois, etc.).