Un record : 2 500 à 3 000 participants, en provenance de 56 pays, étaient attendus à la conférence « Transport Research Arena », organisée cette année en France, à Paris La Défense, du 14 au 17 avril. L'événement se veut le rendez-vous incontournable en Europe des chercheurs, des industriels et des porteurs de politiques publiques dans les transports. Lors des précédentes éditions, l'affluence avait été deux fois moindre. Pour celle-ci, il flottait comme un air de mobilisation générale pour un grand remue-méninges. Quelque 587 articles scientifiques ont notamment été présentés : 60 % concernant le secteur routier, 13 % le ferroviaire, 7 % les voies d'eau… mais aussi 20 % l'intermodal. « Ce qui est remarquable, c'est l'émergence de ces sujets à la croisée des modes de transports », observe Jean-Bernard Kovarik, président du comité de management de la conférence. L'intermodalité constitue un axe majeur de réflexion à l'heure où le secteur entame un virage décisif avec un mot d'ordre : marier innovation et efficacité.
La pente s'annonce raide. « Nous allons devoir faire face en Europe, d'ici à 2050, à une forte hausse de la demande de transports : +50 % pour les passagers et +80 % pour le fret », pointe Keir Fitch, de la direction générale de la Recherche de la Commission européenne. Le tout, dans un contexte de lutte contre le changement climatique et de recherche d'alternatives au pétrole. Pour relever ce défi, le Vieux-continent s'est donné les moyens. La conférence a été l'occasion de discuter du nouveau programme européen de financement de la recherche Horizon 2020. Sur sept ans, il consacrera 6,3 milliards d'euros aux transports. Dont 867 millions d'euros pour cette
première année. Ses mots-clés : des transports verts, intelligents… et intégrés. Car, au-delà des performances intrinsèques des véhicules, l'enjeu est d'harmoniser l'ensemble de l'offre. « En réinterrogeant les modes d'organisation », résume Jean-Bernard Kovarik. Horizon 2020 va donc se focaliser « sur les défis qui ne peuvent être relevés que par la coopération », cadre Shane Sutherland, membre du cabinet de la commissaire européenne chargée de la recherche et de l'innovation. Des partenariats publics-privés sont souhaités, à l'image du programme Shift2rail pour le ferroviaire, qui devrait être opérationnel en 2014. « Une priorité de nos nouvelles politiques est aussi de consacrer plus d'argent aux projets proches de la commercialisation », glisse Keir Fitch. Un moyen de ne pas laisser sur les étagères « les bonnes idées, nombreuses dans les laboratoires européens ».