Pourquoi avoir lancé ce plan d'action ?
Le ministère de l'Écologie reconnaît, avec ce plan, que la transition énergétique passera par les collectivités locales, plus particulièrement les Régions, à travers une mise en œuvre concrète que nous avons déclinée en quatre axes : accélérer l'efficacité énergétique des bâtiments, relancer la production d'énergies renouvelables, promouvoir l'économie circulaire et s'inscrire au cœur du développement économique. La France ne peut plus simplement être dans une logique nationale portée par les initiatives des grands groupes. Ce plan attribue aux Régions, qui ont été à l'avant-garde sur tous ces sujets, un véritable rôle de chef de file. Nous voulons devenir les chevilles ouvrières de la transition énergétique, mais pas seulement pour appliquer des décisions. Nous voulons des retombées économiques dans nos territoires.
Le rôle des Régions fait pourtant débat concernant l'efficacité énergétique…
Les Régions ont d'abord un rôle à jouer à travers leurs propres réalisations, en particulier les lycées, à travers la formation professionnelle ou encore l'information du public. Mais aussi la mise en place de montages financiers comme le tiers financement, un levier dont nous devons disposer. Face au monopole dont bénéficie le monde bancaire, il y a certes un débat sur le statut des sociétés régionales de tiers financement. Il ne faut pas les opposer, mais plutôt consolider le rôle de ces sociétés comme intermédiaires financiers pour des travaux dans des copropriétés, et non pour des financements individuels. Nous insistons aussi sur le besoin d'avoir un service public régional de l'efficacité énergétique. Il y a aujourd'hui en France 130 000 rénovations énergétiques par an, y compris le logement social. Il faudrait tripler ce volume, même si le président de la République avait fixé un objectif de 500 000. Ce serait déjà une belle réussite. Notez aussi que, dans le cadre du plan bâtiment durable, nous réfléchissons à régionaliser les certificats d'économie d'énergie. Reste à savoir sous quelle forme...
Et que prévoient les autres axes ?
Les Régions accompagneront le plan méthanisation, notamment en facilitant l'accès aux financements et les raccordements, la création de territoires à énergie positive et la dynamisation des projets de chaleur renouvelable. Mais un point important porte sur la création de dynamiques locales d'économie circulaire. Ça n'est pas encore voté, mais les Régions devraient obtenir une compétence de planification pour tous les déchets. Ce qui se mettra en place sous forme de stratégies régionales d'économie circulaire.