Les deux groupes passent à la phase industrielle dans les voi tures électriques. Renault et Bolloré ont finalisé le protocole d'accord signé en octobre 2013 avec la volonté d'accélérer le développement de ce marché encore trop marginal à leurs yeux, notamment en raison d'un manque d'infrastructures de recharge. Cette alliance avec Renault « nous donne la res pectabilité, le poids industriel » nécessaire, se félicite Vincent Bolloré, le P-DG du groupe éponyme. À partir du second semestre 2015, ses Bluecar, utilisées notamment pour le sys tème de véhicules en libre-service Autolib, seront assemblées dans l'usine de Dieppe (76) de Renault. D'ici là, le véhicule sera toujours construit en Italie dans l'usine Pininfarina. Les deux usines pourraient toutefois cohabiter. Bolloré vise en effet une production totale de 2 500 exemplaires en 2015, contre 1 500 cette année. Bolloré espère ainsi suivre la cadence de déploiement de son service de voitures en libre-service. Une société commune, détenue à 70 % par Bolloré, sera chargée de promouvoir cette activité d'autopartage. « Nous avons souvent un maire d'une grande ville du monde, qui vient se renseigner », se félicite Vincent Bolloré. Lancé fin 2011, Autolib exploite aujourd'hui plus de 2 500 Bluecar, et plus de 5 000 points de recharge à Paris et en banlieue parisienne sur les 10 000 environ que compte la France. L'objectif de Bolloré est de disposer de 3 000 véhicules en circulation fin 2014, puis 4 000 en 2015. Le service a déjà été décliné à Lyon, Bordeaux, Indianapolis aux États-Unis, et à Londres. Il pourrait l'être à Singapour. Par ailleurs, les voitures électriques Renault – Twizy et Zoé – seront intégrées dans la flotte de véhicules en libre-service de Bolloré à Lyon et à Bordeaux. Elles pourront y représenter un tiers des voitures mises à disposition. Une façon pour Renault de promouvoir ses propres véhicules électriques. Enfin, la prochaine Bluecar trois places de Bolloré sera développée au Technocentre de Renault. Sa production sera également assurée à Dieppe. En revanche, l'accord exclut les batteries, les deux groupes utilisant des technologies différentes.
