Elle a résisté aux turbulences. La filière éolienne sort de quatre années moroses avec une bonne nouvelle : elle a stabilisé ses effectifs. C'est la conclusion d'une étude de BearingPoint pour France Énergie Éolienne (FEE) rendue publique le 2 octobre. « Nous avons recensé 10 840 emplois liés à l'éolien en France. Ce vivier s'appuie sur un large tissu industriel, composé de 760 sociétés représentant 1 600 établissements répartis sur tout le territoire », comptabilise Emmanuel Autier, associé en charge du secteur Utilities chez BearingPoint. À titre de comparaison, « la dernière étude, menée en 2012 par l'Ademe, dénombrait 10 000 emplois », ajoute-t-il. Un nombre équivalent, donc. Pour rappel, après avoir atteint 1 250 MW installés en 2010, la filière a connu trois années de baisse d'activité, liée au durcissement de son cadre juridique et à l'incertitude pesant sur la pérennité de son tarif d'achat. Le tissu d'entreprises y a, a priori, bien résisté. Un bilan à nuancer, prévient FEE : « Même si le nombre d'emplois est globalement resté stable, cela ne veut pas dire que telle ou telle entreprise n'a pas réduit ses effectifs », signale Olivier Perot, président de la commission Industrie de l'association professionnelle. Plus précisément, l'activité dans l'ingénierie a pu diminuer avec la baisse du nombre de parcs installés. « Mais la capacité en exploitation a augmenté et les emplois de maintenance ont pu prendre le relais », décrypte-t-il. Quoi qu'il en soit, l'étude met en avant la grande diversification du tissu industriel français. Sa répartition sur la chaîne de valeur s'avère même très bien équilibrée. BearingPoint a compté 340 entreprises actives dans les études et le développement de projets (3 130 emplois), 170 dans la fabrication de composants (2 810 emplois), 230 dans l'ingénierie et la construction (2 670 emplois) et 140 dans l'exploitation-maintenance (2 230 emplois). « Cette étude met en lumière des activités que l'on a trop tendance à oublier alors qu'elles sont génératrices d'emplois, souligne Frédéric Lanoë, président de FEE. Comme l'ingénierie et la maintenance. » La filière se structure autour d'une colonne vertébrale de 89 PME comptant chacune 25 à 100 emplois. L'exploitation des fermes éoliennes est très éclatée avec une centaine d'acteurs, dont 13 gèrent tout de même 50 % du parc. À l'inverse, la fabrication des turbines s'avère très concentrée  : quatre constructeurs (Enercon, Vestas, Senvion et Nordex) représentent 75 % de la puissance totale installée à la mi-2014.