Une finance un peu plus responsable. C'est la volonté affichée par Alter Equity, la société d'investissement créée au début des années 2010 par Fanny Picard. Le fonds a bouclé la campagne de souscription de sa première structure, baptisée 3P (pour « People, Planet, Profit »). Au total, Alter Equity a levé 33 mil­ lions d'euros. Le tour de table des souscripteurs est relativement hétéroclite et reflète la montée en puissance de l'investissement socialement responsable en France. Des acteurs publics ou parapublics, comme Bpifrance ou la Région Île-de-France, ont participé à l'opération. Le syndicat de salariés CFDT a également souscrit, tout comme la Fondation de France, aux côtés d'investisseurs institutionnels plus classiques comme le fonds de retraite complémentaire Agrica, BNP Paribas, Crédit agricole Assurances, Natixis ou Idinvest. La holding de la famille Peugeot, FFP, a également intégré le tour de table. Alter Equity a d'ores et déjà réalisé un premier investissement dans la société de produits de grande consommation écores­ ponsables Bo.Ho Green. Mais le bouclage de la souscription devrait permettre d'accélérer le rythme. À l'image des fonds ISR, Alter Equity vise des investissements dans des PME dont l'activité à un impact positif sur l'environnement ou les per­ sonnes (éducation, culture...). Mais le fonds souhaite adop­ ter une démarche plus active. Les dirigeants des entreprises soutenues doivent ainsi présenter un plan de développement de critères extrafinanciers, établis sur la base de la Global reporting initiative, le code mondial de bonnes pratiques élaboré à la fin des années 1990 sous l'égide du programme environnemental des Nations unies (Pnue). Pour s'assurer que les dirigeants des entreprises s'engageront pleinement, ils seront financièrement intéressés à l'amélioration des critères retenus dans le plan extrafinancier élaboré avec le fonds. Une démarche dite « d'impact finance » qui tend à se développer aux États-Unis et commence à émerger en France.