La France va-t-elle s'imposer dans le secteur émergent des énergies marines renouvelables ? Elle devra, en tout cas, accentuer ses efforts de R & D pour y parvenir. Le 26 mai, la filière navale s'est penchée sur le sujet lors d'une conférence organisée par le Corican (Conseil d'orientation de la recherche et de l'innovation) pour la construction et les activités navales. L'occasion d'évaluer le budget à prévoir pour rendre ces technologies marines compétitives. La cible : 100 à 120 euros par mégawattheure produit. Là où les projets du premier appel d'offres sur l'éolien offshore prévoient plutôt un prix de 200 euros. En septembre dernier, le Corican avait publié une feuille de route sur les énergies marines. Plusieurs annexes étaient restées confidentielles pour ne pas dévoiler les stratégies des entreprises françaises. Ces documents décrivent les actions à mener pour développer les sous-ensembles technologiques à maîtriser et évaluent les budgets R & D, les formations et les investissements industriels à prévoir dans les années à venir. Le 26 mai, le Corican a tout de même chiffré l'enveloppe globale à mobiliser : « Le budget R & D total des actions de R & D collaboratives est de 240 millions d'euros sur cinq ans, hors démonstrateurs », chiffre Jean-Louis Piquemal, responsable de la feuille de route Énergies marines du Corican. Un montant qui ne couvre que les actions collectives de la filière, pas les projets internes aux entreprises. À titre de comparaison, entre 2006 et 2013, le secteur naval français a mobilisé 788 millions d'euros pour sa recherche collaborative. Dont 45 millions pour la R & D dans les énergies marines.