Développer des techniques de pointe pour la valorisation énergétique et matière de la biomasse et d’autres gisements, c’est l’un des enjeux de Valthera. Porté par l’école des mines d’Albi, ce site tout juste inauguré est à la fois une halle technologique et une plate-forme d’innovation et de recherche, y compris partenariale avec d’autres acteurs académiques ou privés. Il s’appuie sur des financements de l’État et de la région, à hauteur de un million d’euros, et de la communauté d’agglomération de l’Albigeois, qui met à disposition le bâtiment de 355 m2 dans lequel se trouve l’installation. « Nous pouvons procéder à la pyrolyse, à la torréfaction, à la gazéification, à la combustion, à petite échelle ou en continu à 20-30 kg par heure, avec 100 kW thermiques installés », décrit Francisco-Javier Escudero Sanz, enseignant chercheur.Plusieurs pistes de travail se profilent. En cas de gazéification, il s’agit d’améliorer la qualité du gaz de synthèse afin de séparer les impuretés et de valoriser l’hydrogène qu’il contient. Sur place, des procédés de séchage et broyage peuvent servir, en amont, à déconditionner la matière, voire à la densifier pour former des pellets, en lien avec la société RAGT Energie. Autre exemple, la mise au point d’adsorbants pourrait engendrer un gain de valeur ajoutée, en produisant du charbon actif à partir de biomasse ou des carbonates et phosphates pour le traitement des fumées. La production de biochar, à partir de matières organiques ou inorganiques, est aussi en réflexion pour favoriser le retour au sol du carbone et de nutriments. Chrystelle Carroy