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[Tribune] La transformation numérique, une solution pour une reprise durable ?

PUBLIÉ LE 18 OCTOBRE 2021
LAETITIA COUSI, RESPONSABLE RSE FRANCE CHEZ DELL TECHNOLOGIES
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[Tribune] La transformation numérique, une solution pour une reprise durable ?
Laetitia Cousi, responsable RSE France chez Dell Technologies. Crédits : Dell Technologies
La transformation numérique pourrait être la réponse aux nombreux défis environnementaux. Pour Laetitia Cousi, responsable RSE France chez Dell Technologies, cette dernière jouerait un rôle essentiel en créant une économie mondiale renforcée, durable et à l’épreuve du temps.

Le monde se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins : alors même que tous les pays cherchent la voie idéale à suivre, le poids de la crise climatique pèse sur nos épaules. Parmi ces chemins d’avenir, la technologie s’érige en solution. En effet, cette dernière joue un rôle central dans la résolution de cette crise, en créant une économie mondiale renforcée, durable et à l’épreuve du temps.

Il y a cinq ans, le monde prenait collectivement position pour la lutte contre le réchauffement climatique. Dans un accord historique signé à Paris et adopté par 196 nations, la grande majorité des pays ont choisi de faire cause commune pour lutter contre l’augmentation des températures et aider à accroître la résilience face aux conséquences du réchauffement planétaire. Dans le but d’atteindre ces objectifs, l’accord a fourni un dispositif technologique permettant de se soutenir mutuellement et de renforcer notre capacité à bâtir un avenir propre et capable de résister au changement climatique. À cette époque, l’idée qu’une pandémie pourrait, un jour, déstabiliser les économies à une échelle mondiale était presque inconcevable. Aujourd’hui il est essentiel de se recentrer et porter un regard différent sur la durabilité.

La population mondiale devrait atteindre les 8,5 milliards d’individus d’ici 2030. La demande mondiale n’est pas près de s’amenuiser, il convient donc aux industries et aux gouvernements d’œuvrer de concert pour créer une offre durable sur le plan écologique. Pour ce faire, les parties prenantes des secteurs public, privé et à but non lucratif doivent adopter la durabilité et le concept d’économie circulaire.

Depuis le début de la pandémie, la compréhension des principaux problèmes mondiaux et des moyens qui sont en notre possession pour progresser vers la résilience s’est renforcée. L’adoption du numérique s’est avérée être un enjeu considérable pour la survie et la pérennité de certains secteurs vitaux. Ces changements ne sont pas voués à disparaître en même temps que la COVID-19, bien au contraire : l’étude menée par EY portant sur l’attractivité de l’Europe en 2020 (European Attractiveness Survey 2020) a révélé que, à la suite de la crise sanitaire, 82 % des répondants s’attendent à une accélération de l’adoption de la technologie au cours des trois prochaines années. Cela représente donc une opportunité d’intégrer ces changements sur le long terme[1].

Les énergies renouvelables, la récupération des matériaux, le reconditionnement et le recyclage permettent de répondre à certains des plus grands problèmes actuels. Pour ce faire, les technologies numériques constituent des outils de choix, car elles fournissent l’infrastructure nécessaire à tous ces processus vitaux[2].

Le numérique a un rôle important à jouer dans la réduction des émissions polluantes, avec notamment des moyens de communiquer performants, collaboratifs et instantanés qui permettent de réduire les déplacements. À l’échelle macroéconomique, les technologies numériques[3] pourraient déjà contribuer à réduire jusqu’à 15 % des émissions mondiales de CO2 (soit près d’un tiers de la réduction de 50 % attendue d’ici 2030) grâce à des solutions dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et de l’utilisation des sols, du bâtiment et enfin des services.

Au-delà des nouvelles technologies, les secteurs public et privé peuvent participer à la relance de l’économie circulaire en veillant à ce que les outils obsolètes soient réintégrés dans la chaîne d’approvisionnement. Le renouvellement régulier des outils technologiques dans les bureaux entraîne la fin de vie de l’ancien matériel. Si le matériel arrive au terme de sa durée de vie, il doit alors impérativement être recyclé afin d’être réintégré dans la chaîne d’approvisionnement et servir à créer de nouveaux produits. Selon le World Economic Forum, l’adoption d’un modèle circulaire qui favorise la durabilité, le traitement des déchets et une gestion efficace des ressources naturelles, représente une alternative concrète qui pourrait générer 4 500 milliards[4] de dollars de retombées économiques d’ici 2030. La concrétisation de ce potentiel nécessitera cependant une collaboration sans précédent[5], car, aujourd’hui, l’économie mondiale n’est circulaire qu’à 8,6 %.

Le chemin vers la durabilité : une responsabilité partagée

À l’heure où le monde entier tente d’amorcer une phase de reprise, il est essentiel de réorganiser les stratégies numériques afin de se démarquer et d’axer nos efforts de reconstruction autour de la durabilité. Il va de soi que les gouvernements doivent agir ensemble. Pour cela, une vision audacieuse et une stratégie numérique internationale, qui aidera à concrétiser ce rôle commun, sont nécessaires.

De son côté, le secteur public a beaucoup à apporter. D’une part, les décideurs politiques ont la responsabilité envers les citoyens de faire progresser les écosystèmes durables à long terme, en mettant en place des politiques et des services axés sur la durabilité, en favorisant par exemple les opérations informatisées pour réduire les déchets et la consommation d’eau. Le secteur privé est également concerné puisque son rôle de moteur principal de la croissance et de la création d’emplois en fait un atout inestimable pour un avenir durable. Les défis du modèle économique actuel sont toutefois considérables et ne cessent de prendre de l’ampleur. Quant à eux, les gouvernements peuvent contribuer à remettre l’industrie sur les rails d’un avenir plus durable, en s’attaquant directement à l’exploitation croissante des ressources tout en encourageant la durabilité et l’innovation.

Axée sur l’automatisation et le big data, la transformation numérique aura elle aussi son rôle à jouer. Les applications d’intelligence artificielle (IA) avancées permettront de se rapprocher des modèles économiques circulaires grâce à une gestion des stocks et des flux de travail optimisés. En outre, il sera possible de boucler la boucle des produits et des matériaux en exploitant l’IA pour améliorer l’infrastructure de logistique inverse, nécessaire au démontage et au recyclage des produits[6].

Pour atteindre les objectifs mondiaux et réduire de moitié les émissions d’ici 2030, il faut optimiser les technologies à différents niveaux de développement. Le cloud computing, l’automatisation industrielle de première génération et les réseaux mobiles 3G et 4G, entre autres, permettent déjà un gain d’efficacité considérable. À cela s’ajoutent la 5G, l’IA, l’innovation en matière de données et les drones, qui dépendent tous de la connectivité et ouvrent un nouveau champ des possibles. Couplées à des cadres politiques adéquats et un engagement ferme pour le climat, ces technologies contribueront à faire évoluer la société vers une économie circulaire et allégée, axée sur la croissance de la valeur du service tout en réduisant les déchets et la pollution.

Aujourd’hui, l’occasion de saisir cette opportunité, en plaçant la durabilité et la résilience au cœur de celle-ci, s’offre une fois de plus à nous. Il convient à présent aux décideurs, aux citoyens et aux entreprises de collaborer et de mettre la technologie au service de la reconstruction
 
[1] https://www.ey.com/en_gl/attractiveness/20/how-can-europe-reset-the-investment-agenda-now-to-rebuild-its-future

[2] https://www.weforum.org/agenda/2019/01/why-digitalization-is-the-key-to-exponential-climate-action/

[3] https://www.weforum.org/agenda/2019/01/why-digitalization-is-the-key-to-exponential-climate-action/

[4] https://www.weforum.org/projects/circular-economy

[5] https://www.weforum.org/projects/circular-economy

[6] Artificial intelligence and the circular economy:AI as a tool to accelerate the transition | McKinsey (« Intelligence artificielle et économie circulaire : l’IA comme outil pour accélérer la transition »)
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