Romain Treussard, co-fondateur de Wastreet. Crédits : Adobe Stock
A l’occasion de la Semaine européenne de la Réduction des Déchets, Romain Treussard, co-fondateur de Wastreet, évoque l’importance du digital dans la gestion des détritus et encombrants : « En digitalisant, la collectivité se donne les moyens d’améliorer le service rendu à l’usager ».
Les déchets : un sujet du quotidien, mais dont personne n’a vraiment envie de parler, et pourtant c’est une problématique qui ne cesse de s’intensifier, notamment à l’échelle des collectivités. Au centre du sujet : leur gestion, et donc leur maîtrise des coûts, mais aussi leur RSE, à travers l’impact de la gestion des déchets sur l’environnement et la qualité de vie.
En jeu aussi, tout simplement : leur avenir. Pour une mairie ou une agglomération, la qualité des services rendus aux usagers est un levier de satisfaction électorale, et donc de renouvellement de mandat. C’est pourquoi aujourd’hui, l’optimisation de la gestion des déchets est un enjeu majeur pour les acteurs territoriaux, à l’échelle de leur territoire et de l’institution, comme au niveau des citoyens.
Des Français en attente quant à la gestion de leurs déchets
Les dernières enquêtes réalisées sont claires : conscients de l’impact environnemental des déchets, les Français sont en attente d’améliorations. Selon les sondages, 80 % se disent préoccupés par l’impact environnemental de leurs déchets, et 63 % estiment que la collectivité peut faire des économies sans diminuer la qualité du service. Par ailleurs, 56 % des Français souhaiteraient une plus grande rapidité de la part des services publics, tandis qu’1 sur 2 s’estime mal informé sur le tri des déchets*.
A cela s’ajoute un autre constat : les solutions de collecte et de gestion des déchets manquent souvent de lisibilité pour les usagers, perdus dans la multiplication et la complexité des règles. D’où l’importance de mettre en place des solutions qui répondent à toutes ces questions et à la problématique des déchets en général.
Le digital, un outil de développement
Si la digitalisation est souvent présentée comme la solution-miracle à de nombreux problèmes, sans qu’on comprenne toujours exactement comment ni pourquoi, elle est en l’occurrence la réponse appropriée, à tous les échelons. Mais pour remplir son rôle, elle doit aller de pair avec des outils simples, ergonomiques, adaptés au plus grand nombre et à la réalité du territoire.
En innovant et en digitalisant la gestion des déchets, la collectivité se donne les moyens d’améliorer le service rendu à l’usager : en quelques clics, il accède ainsi aux informations de sa commune, peut prendre un rendez-vous pour des flux spécifiques, faire une réclamation etc. En lui simplifiant l’accès aux services « déchets », la collectivité peut aussi le sensibiliser à de bonnes pratiques et lui permettre d’améliorer son cadre de vie.
La data intelligence pour optimiser les services
Pour aller plus loin, la collectivité a une carte maîtresse à jouer : celle de la data intelligence. En consolidant et en s’appuyant sur les données recueillies, via la digitalisation des services, elle est en mesure de perfectionner sa gestion, de faire évoluer ses services et de valoriser ses actions. En 2019, quand nous avons lancé Waster, la première marketplace de mise en relation entre producteurs et collecteurs de déchets, pour favoriser la mutualisation des apports en déchetterie, essentiellement entre particuliers, nous avons posé la première pierre de ce travail sur la data.
Aujourd’hui, les collectivités avec lesquelles nous travaillons totalisent 85 tonnes de déchets collectés via la plateforme, pour 10 000 inscrits et 1 300 collecteurs. Elles ont la matière première leur permettant d’analyser les typologies et catégories de flux de déchets sur leur territoire pour faire mieux, et optimiser leur budget. Chaque collectivité peut faire de même.
La data au service de la RSE
Digitaliser le déchet, outre la performance technologique et l’innovation que cela représente, c’est aussi agir pour l’environnement et la qualité de vie. Non pas uniquement, comme commencent à le faire certaines agglomérations, en taxant les mauvaises pratiques pour inciter à les corriger, mais aussi en permettant à chacun de lutter contre les dépôts sauvages, via des applications d’alertes, et de contribuer au développement de l’économie circulaire.
Digitaliser la gestion des déchets, c’est aussi, pour le citoyen comme pour la collectivité, un moyen de donner une seconde vie au déchet, d’encourager les dons à des associations ou des recycleries, de mieux gérer les circuits de ses déchets... En un mot : faire de la gestion des déchets un outil de développement durable au quotidien et pour tous.
*Sources : Enquête OnePoll pour DS Smith 24/26 février 2021. Ministère de la transition et de la fonction publique Décembre 2020