Comment intégrer les nouvelles technologies de rupture de manière durable ? Telle est la mission de CHG-Meridian, entreprise internationale spécialisée dans la location et la gestion d’actifs technologiques numériques IT, industriels et de la santé. Rencontre avec Patrick Henrion, vice-président de CHG-Meridian France.
Pouvez-vous nous présenter CHG-Méridian ? Ses activités ? Et quelle est l’actualité de l’entreprise ?
CHG-Meridian est un acteur international, présent dans 30 pays et depuis plus de 45 ans, spécialisé dans la location et la gestion d’actifs technologiques numériques IT, industriels et de la santé. Nous accompagnons les organisations avec des solutions de financement axées sur la performance, la durabilité et la rentabilité.
Notre modèle Technology2use, basé sur l’usage plutôt que la propriété, permet aux entreprises de moderniser leurs infrastructures sans impacter leur capacité d’investissement. Ce modèle s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire, soutenue par nos centres technologiques en Allemagne et Norvège. Ces centres assurent la collecte, l’effacement des données, le reconditionnement et le recyclage des équipements. Aujourd’hui, 95 % des appareils retournés en fin de location sont remis à neuf et revendus sur le marché de seconde main, les 5 % restants étant recyclés selon les normes DEEE.
En 2024, nous avons renforcé nos activités auprès de grandes entreprises sur les technologies numériques et accéléré le développement de nos activités stratégiques – Industrie et Santé. Dans l’industrie, nous capitalisons sur 40 ans d’expertise internationale pour proposer des modèles de financement innovants répondant aux exigences en termes de modernisation des appareils de production. Dans la santé, où les besoins en technologies de pointe augmentent, nous aidons les établissements à moderniser leurs équipements, permettant ainsi d’étendre l’offre de soins, l’accueil et le confort des patients ou l’environnement de travail des professionnels de santé.
Comment, selon vous, concilier technologies de rupture et économie circulaire ?
La clé réside d’abord dans l’association des technologies de rupture à un modèle à l’usage. L’évolution rapide des environnements et opportunités numériques telle que l’IA dans les entreprises entraîne souvent un décalage entre les besoins opérationnels des organisations et la durée de vie des équipements. En adoptant un modèle basé sur l’usage, les entreprises peuvent adapter leurs ressources IT progressivement, selon leurs besoins, tout en minimisant leur impact environnemental grâce aux principes de l’économie circulaire. Le modèle locatif apporte également un large périmètre de services couvrant l’ensemble du cycle de vie des actifs, de l’acquisition au reconditionnement ou recyclage en passant par le déploiement ou la gestion des incidents. Grâce à notre plateforme TESMA®, nous offrons une gestion centralisée et transparente des données techniques administratives et financières des actifs matériels ou logiciels d’une même entreprise dans le monde, permettant ainsi de piloter efficacement les évolutions du parc.
3. Quels sont les avantages d’un modèle orienté sur l’usage plutôt que sur la propriété ? Avez-vous des exemples/retours d’expériences significatifs ?
Le modèle basé sur l’usage offre aux entreprises une grande flexibilité. Il permet d’adapter les équipements aux besoins évolutifs sans supporter le poids d’investissements lourds, en lissant les dépenses et en améliorant la planification budgétaire. Il favorise également une approche durable, en intégrant reconditionnement et recyclage des équipements, réduisant ainsi le gaspillage et soutenant les principes du Green IT. Nous accompagnons les entreprises de tous secteurs d’activités que ce soit le luxe, le retail ou l’industrie dans la transformation de leur gestion des parcs de smartphones en intégrant l’ensemble du cycle de vie des appareils. Pour l’un de nos clients par exemple, nous sommes passés de la gestion de 2 500 smartphones à un déploiement étendu à 6 000 appareils, avec un modèle basé sur un loyer unique - intégrant toutes les étapes, du sourcing à la gestion de fin de vie, en passant par le stockage, l’accessoirisation, le déploiement, la maintenance et le renouvellement. La gestion sécurisée des données, avec effacement certifié, ainsi que le transport sécurisé des assets, ont notamment été des éléments convaincants pour ce client. Grâce à cette approche, nous avons élargi le périmètre géographique en Europe avec un niveau de service homogène dont la garantie d’une gestion simplifiée, optimisée et durable des équipements, pilotée depuis la France.
Le numérique est responsable de beaucoup de nuisances environnementales et sociales (eau, matières premières, extractivisme...). Comment peut-il être/devenir véritablement soutenable ?
Le numérique durable est un défi collectif qui implique aussi bien les constructeurs que les sociétés de services et les entreprises utilisatrices. Les fabricants doivent intégrer des principes écologiques dans leur production et la réparabilité des matériels, et les acteurs comme CHG-MERIDIAN doivent continuer à innover pour optimiser la gestion des équipements numériques en prolongeant leur durée d’usage, en assurant la disponibilité, et en fin de vie, leur recyclage. Cette transformation repose sur une collaboration étroite entre tous les acteurs pour créer un écosystème cohérent et durable.
Pour rendre le numérique véritablement responsable, il est donc nécessaire de repenser notre modèle actuel, en passant d’une logique de propriété à une logique d’usage. L’idée est simple : il ne s’agit plus d’acheter un produit, mais d’acquérir le service qu’il offre — qu’il s’agisse de communication, de gestion de données ou d’opérations.
En adoptant cette approche, on ouvre la voie à des pratiques plus durables, telles que l’économie circulaire, qui repose sur une combinaison de services portés par des experts en la matière. Pour réussir cette transition, un accompagnement adapté est essentiel. C’est d’ailleurs pour cela que nous proposons de plus en plus de solutions “profilées”, adaptées aux besoins spécifiques de chaque organisation, en combinant équipements, supports techniques et services d’accompagnement pour rendre le numérique responsable une réalité concrète.
Pour y parvenir, plusieurs leviers doivent être activés : maîtriser le cycle de vie des équipements, de leur acquisition à leur reconditionnement ou recyclage ; s’appuyer sur des partenaires locaux pour limiter l’impact carbone, notamment celui lié aux transports ; ou se fixer des objectifs ambitieux et mesurables, en adhérant à des initiatives reconnues comme le fait CHG Meridian avec les Science Based Targets (SBTi) ou la certification EcoVadis Gold.
Cette combinaison d’une vision globale, d’un engagement durable et de partenariats solides permettra de concilier numérique et soutenabilité.