Dans cette tribune, Jean-Baptiste Juery, directeur administratif et financier au sein de GreenYellow, livre des solutions pour financer la transition de son entreprise tout en limitant l’impact sur son bilan.
2022 a marqué un tournant décisif dans le paysage énergétique mondial. Après une décennie de stabilité relative, l’énergie est devenue une ressource rare, coûteuse et instable. Cette transformation rapide, alimentée par les tensions géopolitiques et l’accélération du changement climatique, impose aux entreprises de repenser leur approche énergétique. Pourtant, malgré une prise de conscience généralisée et des engagements de plus en plus ambitieux, le financement de la transition énergétique reste un défi de taille. Alors que la COP29 qui devait être la "COP du financement" vient de s’achever, les entreprises doivent explorer des solutions innovantes pour financer leur transition tout en minimisant l’impact sur leur bilan.
Le défi du financement
Les dernières données témoignent d’une augmentation significative des investissements dans les énergies renouvelables à l’échelle mondiale. Selon le rapport World Energy Investment 2023 de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), les investissements ont dépassé les 300 milliards de dollars. En France, les besoins d’investissements pour soutenir une transition énergétique ambitieuse sont estimés à 28 milliards d’euros par an dès 2024. Cependant, les entreprises, particulièrement les PME et les industries fortement consommatrices d’énergie, font face à d’importants obstacles pour financer leurs projets d’efficacité énergétique. Financer leur transition énergétique par fonds propres ou prêts bancaires est une option, mais d’autres leviers comme les green bonds ou les aides de l’État et des organismes tels que l’ADEME offrent des alternatives intéressantes. Ces dispositifs, souvent méconnus ou sous-utilisés, permettent aux entreprises de s’engager vers une décarbonation maîtrisée tout en limitant l’impact sur leur bilan comptable.
Des solutions pérennes et performantes existent
D’autres solutions existent. Il s’agit de tiers-financements sur mesure et intégrés, tels que les Contrats de Performance Énergétique (CPE), les modèles Utility as a Service (UaaS), Energy as a Service (EaaS), Battery Energy System Services BESS) ou encore les Power Purchase Agreements (PPA) solaires, qui sont de plus en plus plébiscités. Ces dispositifs englobent l’étude de faisabilité, le financement, la conception, l’installation et l’exploitation avec engagements de résultats.
Ils permettent aux entreprises de réduire leur consommation d’énergie et leurs coûts, tout en finançant sur le long terme des projets d’efficacité énergétique et des infrastructures photovoltaïques, avec des garanties de performance ou un coût de l’électricité fixé sur toute la durée du contrat.
Externaliser ou financer sa transition énergétique, quels bénéfices ?
Passer par un opérateur intégré permet aux entreprises de réduire les risques financiers en évitant de lourds investissements initiaux et en bénéficiant d’un financement externalisé.
Les projets de transition énergétique sont souvent complexes à mettre en œuvre pour les entreprises, en raison des défis techniques, financiers et organisationnels qu’ils comportent. La gestion de ces projets requiert une expertise spécifique et un pilotage rigoureux. Faire appel à des experts permet de sécuriser la réalisation dans des délais plus courts tout en assurant l’atteinte des objectifs de performance. Cette approche stabilise les coûts énergétiques sur le long terme, réduisant ainsi l’exposition aux fluctuations du marché ou augmentant ainsi l’indépendance énergétique.
Face à l’urgence climatique et aux attentes croissantes en matière de décarbonation, le rôle des entreprises est plus que jamais crucial. La COP29, qui mettra en avant les enjeux de financement pour la transition énergétique, offre une opportunité de réfléchir à des modèles économiques durables. Pour les entreprises, cela implique d’adopter des stratégies flexibles et externalisées, tout en veillant à optimiser leurs projets sans mobiliser excessivement leurs capitaux propres. La maîtrise de la décarbonation sans CAPEX représente une voie clé pour accélérer la transition énergétique tout en préservant les ressources financières pour d’autres priorités stratégiques.