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Tribune | « Ecologie du bâtiment : faisons ensemble et autrement »

PUBLIÉ LE 19 DÉCEMBRE 2024
CÉLINE ROOS ET HÉLÈNE LUDMANN, CO-FONDATRICES DE LA SCOP LES 2 RIVES
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Tribune | « Ecologie du bâtiment : faisons ensemble et autrement »
Céline Roos et Hélène Ludmann / Crédits : Scop les 2 Rives
 Alors que le Sénat demande un nouvel assouplissement des règles du ZAN, il devient urgent de changer de paradigme, estiment dans cette tribune Céline Roos et Hélène Ludmann, co-fondatrices de la Scop les 2 Rives. Les politiques de renoncement font florès quand il s’agit de s’emparer des questions de réchauffement climatique, d’effondrement de la biodiversité et d’épuisement des ressources. Il existe pourtant des réponses sérieuses et concrètes à mettre en place, développent les autrices. 

Si l’on a découpé des territoires sous forme de Régions pour faciliter notre organisation administrative, à l’échelle de la nature et des interactions humaines, cela n’a aucun sens. Pour renouer avec la réalité des territoires, pensons-les comme les écosystèmes qu’ils sont, à la croisée des intrications environnementales, sociales, culturelles et économiques. Cela permet d’associer d’autres acteurs à leur construction, avec le projet local comme support de débat où d’autres projections sont possibles.


Nous pouvons dessiner de nouvelles cartographies qui prennent en compte la topographie et la biodiversité d’un territoire. C’est le principe des biorégions, qui proposent de penser en fonction des milieux de vie, des types de sols, des migrations, des cycles de l’eau ou encore des chaînes de montagnes, au lieu d’un découpage administratif arbitraire. Partir des bassins versants, ces zones géographiques correspondant à l’ensemble des surfaces qui alimentent des cours d’eau en eau, comme le suggèrent de nombreux scientifiques, serait une échelle judicieuse. Les récentes inondations en France et en Espagne nous prouvent que quand ce chemin de l’eau est contrarié, les infrastructures imposées par l’humain sont en danger. Qu’attendons-nous pour inscrire les biorégions comme échelles d’actions pertinentes dans l’agenda des décideurs ?
 
Sur le plan de la construction, misons sur la préservation et la  valorisation des ressources propres à chaque territoire : les cultures locales de matériaux biosourcées, les techniques vernaculaires ou encore l’économie circulaire sont autant d’atouts pour sortir de la dépendance et revitaliser les territoires. C’est en explorant les capacités et talents de chacun et de chaque région que nous pourrons allier développement du territoire et respect du vivant.
 
 
Entreprendre la sobriété architecturale et foncière
 
Pour proposer des réponses adaptées à la disponibilité des ressources et à nos modes de vie, il est nécessaire de passer d’une vision uniquement quantitative à une démarche qualitative et globale. Partons du besoin et des usages pour dimensionner le bâti et les réponses techniques à leur juste mesure.
De la même manière que la meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas, le meilleur bâtiment est celui qui s’inscrit dans un patrimoine existant. Réhabilitons massivement la rénovation !
 
Faire avec l’existant c’est aussi mobiliser la ressource foncière, grand enjeu du secteur de la construction. Des solutions très concrètes sont déjà appliquées pour contrer l’étalement urbain et préserver les sols et le vivant : préférer la réhabilitation à la construction de lotissement, identifier les logements sous-habités pour un nouvel usage, taxer les logements vacants, concevoir un plan d’aménagement et de développement durable… La loi ZAN, qui vise à lutter contre l’artificialisation des sols, avait posé de premiers jalons. Inscrivons-la dans les plans locaux d’urbanisme au lieu de la déshabiller !
 
Lorsque la sobriété foncière est mise en œuvre, les effets sont avérés : la commune de Muttersholtz, en Alsace, l’a prouvé. La politique de lutte contre les logements vacants, mise en place pour préserver les sols et empêcher l’étalement urbain, a porté ses fruits : la municipalité accompagne les propriétaires de bâtis vacants afin de créer des logements rénovés thermiquement et accessibles à tous. En cinq ans, cette démarche a permis de créer l’équivalent d’un lotissement.
 
 
Activer la coopération pour (ré)concilier écologie, économie et impact social
 
Pour ancrer des solutions pérennes sur les territoires, mobilisons l’ensemble de l’écosystème des acteurs locaux : maires, habitants, collectifs de professionnels… qui connaissent et font ces territoires, et accompagnons-les dans la transformation écologique.
 
En apportant l’expertise et l’ingénierie nécessaire aux collectivités, copropriétés, bailleurs sociaux et particuliers, notamment en milieu rural. Les dispositifs existent, comme par exemple les TEPOS (territoires à énergie positive), qui accompagnent et financent les diagnostics énergétiques territoriaux. Structurons-nous en réseau pour se nourrir les uns les autres, inspirons-nous collectivement tout en gardant en tête que chaque démarche est unique et s’adapte au contexte territorial.
 
Des collectifs de professionnels et des élus se rassemblent pour mettre au cœur des projets le réemploi, les matériaux biosourcés, l’efficacité énergétique pour tous, le participatif, l’autonomie alimentaire, voire d’oser se mettre hors-la-loi pour expérimenter des alternatives… et faire cité ensemble.


Nous avons enfin arrêté de détourner le regard face à notre maison qui brûle. N’oublions pas que “économie” et “écologie” ont la même racine, “oïkos” (la maison), et désignent la même notion, l’une à court terme, l’autre à long terme : il nous faut tenir les deux bouts collectivement. Plus que jamais, il est temps de faire ensemble et autrement.
 
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