Face à l’urgence climatique et aux ambitions européennes de neutralité carbone d’ici 2050, la start-up française Revcoo entend jouer un rôle central dans la décarbonation de l’industrie. Spécialisée dans la captation du dioxyde de carbone à la source, l’entreprise propose une solution technologique innovante baptisée CarbonCloud, actuellement en phase pilote dans les Hauts-de-France.
PUBLICITÉ
Un procédé cryogénique breveté
comment fonctionne la technologie CarbonCloud ? Le système repose sur un procédé cryogénique exclusif. Les fumées industrielles, riches en dioxyde de carbone, sont d’abord aspirées à la sortie des cheminées. Une fois captées, elles subissent un refroidissement rapide qui entraîne la condensation sélective du CO₂.
Grâce à une série d’étapes thermiques précises, le dioxyde de carbone est isolé des autres gaz par abaissement de température, sans utilisation de solvants. Le CO₂ est ensuite converti sous forme liquide ou gazeuse, puis stocké dans des conteneurs adaptés.
Ce procédé est particulièrement avantageux pour les émissions dites « incompressibles » (issues par exemple de la production de ciment ou de chaux), ainsi que pour les émissions « biogéniques » provenant de la biomasse.
Une solution adaptée aux besoins industriels
Le système CarbonCloud a été conçu pour s’intégrer sans altérer les procédés existants, offrant une installation simple et rapide, compatible avec tous types d’infrastructures industrielles. Il vise notamment les émissions résiduelles que les procédés actuels ne peuvent pas éviter, même avec des énergies vertes.
Ce dispositif tout-en-un vise à capter jusqu’à 100 000 tonnes de CO₂ par jour d’ici 2030, avec l’ambition de dépasser le million de tonnes annuelles. Le CO₂ collecté pourra ensuite être réutilisé dans des secteurs variés, comme l’industrie alimentaire, la production de matériaux ou la fabrication de carburants synthétiques.
Une ambition de croissance soutenue par une levée de fonds
Après une première levée de 3,75 millions d’euros en 2022, Revcoo lance une série A de 20 millions d’euros pour accélérer le développement de sa technologie. L’objectif est de construire un démonstrateur industriel dix fois plus performant que le pilote actuel, tout en préparant une industrialisation à grande échelle.
L’entreprise prévoit un chiffre d’affaires d’un million d’euros en 2025, et fixe un cap ambitieux : 200 millions d’euros en 2030.