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EAU

La course à l'innovation technologique se joue au niveau mondial

PUBLIÉ LE 1er JUIN 2011
LA RÉDACTION
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Toute l'information de cette rubrique est dans : Hydroplus
Le magazine des professionnels de l’eau et de l’assainissement.
Comment faire en sorte que son pays, sa région ou sa ville devienne l'un des champions mondiaux des cleantech de l'eau ? Voilà l'une des questions mondiales du moment, et dont on a pu se faire une idée à l'occasion du Sommet mondial de l'Ontario sur le leadership et le développement du secteur de l'eau, qui s'est tenu les 17 et 18 mai 2011 à Toronto, au Canada. LES PAYS LES PLUS EN POINTE « À l'heure actuelle, les pays les plus en pointe sur ce sujet sont Singapour, les Pays-Bas, l'Australie, Israël et, depuis peu, la province de l'Ontario », explique Sheeraz Haji, CEO de la société de conseils Cleantech Group. Bien souvent, ces pays ont compris avant tout le monde l'importance des enjeux de l'eau parce qu'ils se sont retrouvés confrontés à des situations critiques. C'est le cas de Singapour, qui est une île située au large de la Malaisie. Dépendant fortement de son voisin pour avoir accès à de l'eau douce, elle a cherché à développer de nouvelles ressources en misant sur le dessalement et la réutilisation des eaux usées. L'une de ses grandes forces est d'avoir réussi à attirer toutes les entreprises du secteur dans son « WaterHub » (lire Hydroplus n° 174, p. 14) et à faire de Singapour un passage obligé pour tous ceux qui souhaitent rentrer sur le marché asiatique. « Aujourd'hui, notre sujet majeur au niveau technologique est d'arriver à réduire de moitié le coût énergétique du dessalement, qui est notre principal mode de production d'eau », souligne Wei Sheng Lee, directeur régional du conseil de développement économique de Singapour. LA SILICON VALLEY DE L'EAU De son côté, Israël a dû apprendre, pour se développer, à maîtriser la gestion de l'eau. Depuis 2006, son gouvernement a mis en place une politique de soutien économique pour devenir la Silicon Valley de l'eau. Il a ainsi créé Kinrot Ventures, un incubateur de start-up spécialisé sur l'eau, depuis devenu privé. « Un des points clés de tous ces pays réside dans leur capacité à mobiliser les autorités publiques en charge des services d'eau et d'assainissement afin de favoriser le développement et l'utilisation de ces technologies », explique Sheeraz Haji. C'est ainsi que sont apparues une myriade de sociétés innovantes, comme Emefcy, qui a été primée dans le cadre du projet Artemis (lire encadré page suivante). SUBVENTIONNER LES PILOTES INDUSTRIELS Autre exemple à méditer : celui des Pays-Bas, dont les techniques d'ingénierie hydraulique ont contribué à son histoire, en prenant des terres sur la mer, en créant des canaux, et en ayant toujours soin de maîtriser les questions liées à l'eau et à sa qualité. En 1999, le Netherlands Water Partnership (NWP) a été créé pour associer tous les acteurs de l'eau : « Dix ans après, ce cercle s'est élargi aux industriels usagers de l'eau (agriculture, pétrole, gaz...) », explique Aleid Diepeveen, directrice du programme innovation du NWP. Un coup de pouce est donné lors de la phase des pilotes industriels, pour lesquels un tiers des coûts est subventionné. Pour être plus visible et efficace, une focalisation a été réalisée sur trois thèmes : la gestion de l'eau dans les deltas, les techniques d'irrigation agricole et l'accès à l'eau pour tous. Enfin, le NWP s'appuie sur ses champions nationaux tels que Norit ou Arcadis. L'ENGAGEMENT DE L'ONTARIO Le cas de la province canadienne de l'Ontario est bien différent. Avec ses grands lacs, elle ne manque pas d'eau, mais elle a pris conscience de cet enjeu mondial et souhaite favoriser le développement des sociétés canadiennes. Cette politique est plus récente. Mais, comme le souligne Sheeraz Haji, « elle a pris un engagement fort en adoptant le Clean Water Act en 2006 et elle dispose de nombreuses entreprises leader, comme Zenon ou Trojan, et de fonds d'investissement importants et spécialisés sur le secteur de l'eau, comme XPV ». Là aussi, tout est mis en oeuvre pour faciliter les échanges entre la recherche publique et les entreprises, avec un fort soutien du gouvernement et des collectivités qui sont prêtes à tester ces nouvelles technologies et à faciliter leur développement. Deux fonds dotés d'un total de 12 millions d'euros ont été créés, pour soutenir la recherche en Ontario et les projets pilotes. Les collectivités peuvent aussi bénéficier de subventions lorsqu'elles promeuvent des technologies innovantes. « Un tel niveau d'engagement d'un gouvernement n'existe nulle part ailleurs, et surtout pas aux États-Unis où vous êtes tout seuls », explique Andy Seidel, président de Underground Solutions et ancien CEO de USFilter. Mais si les États-Unis n'ont pas de programme national pour développer cette filière économique, cela reste un formidable vivier de start-up et d'entrepreneurs qui peuvent être accompagnés par de nombreux fonds investissement et de capital risque. Plusieurs villes disposent d'une forte concentration de chercheurs sur le sujet, comme Cincinnati, Boston et surtout San Francisco. LA FRANCE PEINE À SE LANCER En France, une dynamique s'est mise en place avec la création en 2010 des trois pôles de compétitivité, amenant les entreprises, la recherche publique et les collectivités territoriales à travailler ensemble. Mais il manque une structure pour animer la profession au niveau national et les amener à l'export. À l'inverse des Pays-Bas, le Partenariat français pour l'eau n'a pas assez de moyens pour créer cette effervescence. Une réflexion est en cours pour confier ce rôle à l'Onema. C'est l'une des propositions faites par le groupe « eau et assainissement » du Comité stratégique des éco-industries ( COSEI), qui a été mis en place par les ministères de l'Industrie et du Développement durable en décembre 2008. D'autres axes de travail de ce groupe concernent la création de démonstrateurs sur des technologies d'avenir pouvant servir de vitrines à l'export, le soutien des entreprises à l'export et l'incitation des collectivités locales à intégrer des technologies nouvelles, avec notamment la mise en place d'un fonds de garantie du risque d'innovation. Mais il semble qu'« en matière d'économie verte, l'eau ne soit pas la grande priorité du Gouvernement , souligne un observateur, tant ce secteur lui apparaît comme mature ». De plus, l'argent public se fait rare en cette période de chasse gouvernementale aux économies. Reste à attendre ce que fera le Gouvernement des propositions qui lui ont été transmises par les industriels. Si bien que, depuis Toronto, la France est encore vue comme le pays des grandes entreprises plutôt que celui des start-up innovantes.
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