Installé sur ce site gravement endommagé à la suite du séisme et du tsunami qui ont frappé le nord-est du Japon au mois de mars, le système a été conçu, construit et lancé en seulement deux mois. Il constitue un élément clé pour stabiliser la situation des centrales nucléaires. Il doit améliorer l’accès des travailleurs aux parties stratégiques du site et permettre à l’exploitant japonais Tepco (Tokyo Electric Power Company) de réutiliser les eaux traitées pour refroidir les réacteurs.
Diviser par 10 000 la radioactivitéAu total, plus de 200 experts d’Areva et 60 experts de Veolia Eau venant de France, d'Allemagne, des États-Unis, du Japon et de Suède ont été mobilisés sur la construction et la mise en service de ce système. Il permet de diviser par un facteur 10 000 le niveau de radioactivité de l'eau et de traiter jusqu’à 50 tonnes d’eau contaminée par heure.
Ces technologies ont déjà été mises en œuvre avec succès sur les sites Areva de La Hague et Marcoule et dans des centaines de projets Veolia Eau dans le monde. Mais la difficulté du projet de Fukushima a été d’associer ces technologies, de concevoir un ensemble dit "nucléarisé", c'est-à-dire capable de fonctionner en milieu contaminé, et de le faire dans un délai court.
Traitement physicochimique et dessalementLe process retenu comprend cinq étapes. Après un déshuilage, les effluents subissent une première étape de filtration pour adsorber le cesium (procédé de la société américaine Kurion). Les eaux partent ensuite vers l'unité de traitement physicochimique Areva-Veolia constituée de deux étages ; à chaque fois, après un précontact avec des réactifs chimiques, les éléments radioactifs sont précipités sous la forme de boues radioactives au sein d’un décanteur (procédés Multiflo puis Actiflo de Veolia).
Ces eaux traitées sont ensuite dessalées par osmose inverse (procédé Hitachi et Toshiba) puis le concentrât est traité par évaporation (procédé Areva-Veolia). Les eaux peuvent dès lors être réutilisées par Tepco pour le refroidissementen boucle ouverte de la centrale.
A la date du 11 juillet, cette unité a franchi le cap des 18 000 tonnes d’eaux hautement radioactives traitées, soit 15 % du volume accumulé. Il restera à l’exploitant japonais à choisir un mode de stockage à long terme des boues radioactives : vitrification ou cimentation.