Alors que la nouvelle stratégie nationale pour la biodiversité a été lancée il y a quelques mois pour la période 2011-2020, l'industrie du génie écologique entend montrer le rôle qu'elle joue déjà en matière d'aménagement, de restauration, voire de création d'écosystèmes. Choisie en 2010 comme l'une des dix-huit « filières vertes » devant faire l'objet d'un plan d'action national, la profession dispose en France d'un « savoir-faire important », selon les termes du rapport d'étape sur le sujet publié en juin par le ministère de l'Écologie. Avec notamment « un tissu de 150 à 200 PME qualifiées et dynamiques ». Parmi elles, des spécialistes des études d'impact ou du diagnostic comme Burgeap (allée L, stand 10) ou Dervenn (qui expose sur le pavillon Bretagne allée P, stand 70), des maîtres d'oeuvre tel Phytorestore (allée P, stand 46), des fournisseurs de matériels, des conducteurs de travaux... Parallèlement, des spécialistes de la phytoépuration, des fabricants ou distributeurs de géotextiles en fibres naturelles et des fournisseurs de toitures végétales se sont associés à la démarche. Avec un taux de croissance mondial de la demande estimé à 10 % par an, tous les indicateurs sont au vert. « La filière est dynamique, mais elle a encore un problème d'image, regrette toutefois Émilie Babut, chargée de mission au ministère de l'Écologie. Cette présence sur Pollutec Horizons est cependant l'occasion de montrer qu'elle a toute sa place aux côtés des industriels de l'environnement ». CULTURE DE FILIÈRE Au-delà des exposants, un village Génie écologique et biodiversité est cette année proposé à l'entrée du salon (allée R, stand 32), en partenariat avec Hydreos, le pôle de compétitivité Alsace-Lorraine sur la qualité et la gestion de l'eau. Objectifs : créer une culture de filière en poussant les entreprises à mutualiser leurs compétences, renforcer leur crédibilité internationale et faire émerger une offre de formations adaptée à leurs besoins. Pollutec Horizons est l'occasion de présenter quelques solutions concrètes comme Biorestore ou Phytorestore (vendredi sur l'espace réseau Écotech). Les maîtres d'ouvrage pourront par ailleurs comprendre ce qu'est une réalisation exemplaire. Ils ont aujourd'hui beaucoup de mal à se faire une idée précise du sérieux des prestations. Comment, par exemple, faire confiance à une société qui prétend que ses interventions préservent les habitats naturels aux abords du lit d'une rivière ? Et ce, alors qu'aucune norme ne vient encadrer son travail (lire encadré). APPELS À PROJETS Ce village est enfin un point de rencontre entre le secteur privé et le monde universitaire, appelés à davantage collaborer par les pouvoirs publics. Un centre technique pilote de formation de travaux en milieux naturels devrait d'ailleurs voir le jour en 2012. Et cinq appels à projets ont été lancés pour financer des opérations dans lesquelles collaborent maîtres d'ouvrage publics ou privés, instituts de recherche et entreprises de génie écologique. Les premiers résultats arriveront quelques jours après Pollutec Horizons.