La communauté d'agglomération du bassin d'Aurillac ( Caba) a inauguré, début mars, un nouveau réseau de chaleur qui valorise l'énergie produite par l'incinération des boues de la station d'épuration de Sou-leyrie pour le chauffage du centre aquatique de la Ponétie. Sur cette station de 55 000 EH, près de 3 500 à 4 000 tonnes de boues sont incinérées annuellement depuis 2010, après centrifugation. L'incinérateur fonctionne en moyenne 3 à 4 jours par semaine avec une capacité de 1,35 tonne de boues brutes par heure. Il peut ainsi fournir au réseau 400 à 500 kW/h par récupération de la chaleur des fumées de combustion. Ce qui représente, d'après le bureau d'études SE2B chargé de la faisabilité technique du projet, 33 % des besoins du centre aquatique en hiver et 77 % en été. Lancé fin 2010, le chantier a nécessité un investissement de 600 000 euros soutenu à hauteur de 125 000 euros par le conseil général du Cantal. « Comme nous avons un temps de retour sur investissement très rapide, de moins de six ans, l'Ademe a refusé notre dossier de subvention. À croire qu'on ne prête qu'aux mauvais élèves ! », ironise Roger Destannes, premier vice-président de la Caba, en charge des travaux et des réseaux. Près de 2 000 mètres de canalisations (aller/retour) ont été posés à l'automne 2011 pour relier la station au centre aquatique de l'agglomération, éloignés d'un kilomètre. La mise en place d'un échangeur de chaleur air/eau au niveau du dispositif de refroidissement des fumées de combustion du four permet d'alimenter le réseau avec une eau chauffée à 85 °C en moyenne. Un deuxième échangeur est situé sur la piscine. Lorsque la température de la boucle de chaleur passe sous les 70 °C, les chaudières à gaz de la piscine prennent automatiquement le relais. « Les premiers résultats sont encourageants. Sur un mois de fonctionnement, nous avons même dépassé les performances annoncées en couvrant 44 % du chauffage », souligne l'élu. En outre, l'installation a de la marge, puisque l'incinérateur est dimensionné sur une capacité de traitement de 7 000 tonnes/an. « Nous espérons bien à terme accueillir assez de boues de l'extérieur pour faire fonctionner notre four 7 jours sur 7 et augmenter la production de chaleur du réseau. Dans ce scénario, il pourrait fournir 100 % des besoins du centre aquatique l'été et 40 à 50 % l'hiver », précise-t-il. Source de recettes pour le service d'eau et d'assainissement et source d'économie énergétique pour la collectivité, le réseau a été conçu pour accepter de nouveaux raccordements. « Nous visons déjà une entreprise de travaux publics, intéressée pour le séchage de son béton, des vestiaires de terrain de sport et un collège ». Contact Communauté d'agglomération du bassin d'Aurillac, tél. : 04 71 46 86 46