La gestion publique de l'eau progresse bien dans l'esprit des collectivités. Plusieurs initiatives estivales en témoignent encore. Du côté des Régions, l'Île-de-France a lancé fin juin un nouvel espace public régional de l'eau pour pousser les élus à s'impliquer dans la gestion de leurs services et la Bretagne a créé son groupe de travail pour leur livrer des outils d'aide à la décision. En juillet, la commune de Saint-Pierre-des-Corps (37), qui hésitait à franchir le pas, a finalement remercié Veolia en optant pour un retour en régie de l'eau potable. Alors que la communauté d'agglomération Est ensemble (93) qui avait vu annuler, fin mai par la justice, le renouvellement de son contrat au Syndicat des eaux d'Île-de-France, passé en force par son président, se donne le temps d'étudier des scénarios alternatifs de gestion d'ici à 2013.
Enfin, toujours en juillet, une nouvelle initiative collective a vu le jour à Mont-de-Marsan avec la création de France eau publique (FEP). Treize collectivités locales et syndicats d'eau, dont Eau de Paris, Annecy, Besançon, la Régie des eaux de Grenoble, Strasbourg ou le Syndicat d'équipement des communes des Landes ont créé le réseau des gestionnaires publics de l'eau. Leur charte d'engagement affiche le respect de valeurs d'intérêt général : transparence, solidarité, performance durable, efficience, proximité et implication des parties prenantes. « Les collectivités qui voudront rejoindre le réseau devront aller au-delà des beaux discours politiques avec un travail concret pour améliorer le service public », souligne la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) qui intègre la FEP. « Accueillir ce nouveau réseau est une marque d'adéquation aux demandes de nos adhérents, juge encore la FNCCR, qui renforce aujourd'hui ses moyens sur le volet de la gestion publique. Car si on compare la situation actuelle à celle d'il y a dix ans, il existe aujourd'hui une réelle volonté des collectivités à envisager le retour en régie. Mais ne nous attendons pas à une rupture franche dans la gestion des services, la transition sera forcément longue. Cela se prépare. »