Hydroplus : En remportant un premier contrat pour l'unité de Reuse du pétrolier italien Eni, Degrémont Industry vise t-elle l'Europe comme marché stratégique de ses meilleures technologies ?
Samy Benoudiz : Ce contrat de 5 millions d'euros marque surtout la politique environnementale ambitieuse de notre client dans une région en proie au stress hydrique. Grâce à cette unité de Reuse (réutilisation des effluents industriels traités) de 740 m 3 /h, Eni pourra utiliser l'eau déminéralisée produite sur son nouveau procédé de raffinage. Mais le Reuse reste encore atone en Europe, car la disponibilité en eau y est globalement bonne. Les clients européens se dirigent essentiellement sur des solutions de réhabilitation et de mise en conformité de leurs installations.
H. : Quels sont les marchés les plus porteurs ?
S.B. : Le secteur du pétrole et de la pétrochimie est au cœur de nos enjeux. Par contre, les mêmes clients qui investissaient avant en Europe ont maintenant une forte demande pour nos technologies de pointe dans les pays en forte croissance, Australie, Chine, Moyen-Orient, Mexique. Au Moyen-Orient, le zéro rejet liquide est devenu un standard ; les industriels qui font le choix du dessalement d'eau de mer vont donc plus naturellement opter en sortie pour de la réutilisation de leurs effluents traités. Nous allons aussi promouvoir de manière volontariste le développement du Reuse sur les projets neufs en Espagne et en Afrique du Nord.
H. : À nouvelle division, nouveaux objectifs de croissance ?
S.B. : Degrémont Industry qui regroupe depuis mai dernier les activités in dus-trielles européennes d'Ondeo Industrial Solutions et internationales de Degrémont pèse aujourd'hui 320 millions d'euros. C'est un rapprochement stratégique qui nous assure une couverture plus large et cohérente. Et qui nous amène à viser un doublement de notre chiffre d'affaires d'ici à 2016.
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